Le marché libanais des produits biologiques a chuté depuis les dernières crises, mais il existe des opportunités pour les producteurs biologiques grâce à la proximité du Liban avec une base d'acheteurs relativement importante et riche dans les pays du Golfe. Agreen Organics exporte une large gamme de produits biologiques, frais ou transformés, végétaux ou animaux, et offre aux petits producteurs libanais de nombreux débouchés. 
Rudolph Elias dans un nouveau verger de noyers
FreshPlaza a parlé avec le PDG Rudolph Elias lors d'une visite chez un producteur biologique de noix, de noix de pécan et d'amandes. Ce producteur cultivait auparavant des céréales et quelques tomates et concombres sur sa parcelle de sept hectares à Taybeh, un village proche de Baalbek, un célèbre site archéologique connu pour ses ruines romaines.
Priorité aux cultures à forte valeur ajoutée
« Ces cultures ne sont toutefois pas intéressantes d'un point de vue financier. Trop de produits arrivent en même temps sur le marché, ce qui empêche les prix d'atteindre des niveaux élevés. Pourtant, il est difficile de convaincre les nombreux cultivateurs de la vallée fertile de la Bekaa de passer à des cultures à plus forte valeur ajoutée, comme le raisin ou, dans le cas de ce cultivateur, les fruits à coque. La mentalité locale est encore celle d'un retour sur investissement rapide. Penser à long terme, même si c'est finalement beaucoup plus rentable, est un pas trop grand pour beaucoup ».
Pommes biologiques sous filet
Les plants du producteur de noix ont deux ans et il leur faut encore cinq ans pour atteindre leur pleine production. « Ou peut-être quatre. Ils poussent plus vite et mieux que prévu. Les noix sont de la variété Chandler, les amandes d'une variété locale. La parcelle n'est pas très grande. En effet, au Liban, la terre est transmise de génération en génération pendant des siècles, et ces familles sont nombreuses. Les parcelles sont donc de plus en plus petites. Et pour répartir les risques, ce cultivateur a opté pour trois cultures au lieu d'une, même si son exploitation n'est pas très grande ».
Une bonne demande de produits biologiques au Moyen-Orient
Agreen Organics n'utilise aucun produit phytosanitaire et préfère enrichir son sol avec des engrais verts. L'eau de la parcelle du producteur de noix est pompée et répond au cahier des charges de l'agriculture biologique. « Mais toute la vallée de la Bekaa n'a pas la même quantité d'eau et elle n'est pas aussi pure qu'ici. Nous installons toujours des panneaux solaires pour répondre à nos besoins en électricité ».
Conteneur de pommes à destination du Moyen-Orient
Les producteurs affiliés à Agreen Organics disposent d'un total d'environ 1 000 hectares. Ils cultivent des légumes, et principalement des pommes, des olives, des cerises et des raisins. « Nous disposons des certificats nécessaires pour nos produits frais et transformés. Nous travaillons en partenariat avec des producteurs ainsi qu'avec d'autres organisations biologiques de la région méditerranéenne. Outre les États du Golfe, nos marchés comprennent l'Égypte, la Grèce et quelques autres pays européens. Malgré la baisse du pouvoir d'achat, la demande des marchés biologiques reste supérieure à l'offre ».
Accroître la valeur d'une agriculture biologique déjà précieuse
L'ajout de valeur aux noix fraîches biologiques permet de dégager des marges bénéficiaires encore plus importantes sur ce produit déjà de grande valeur. « Nous décortiquons les noix, les noix de pécan et les amandes et nous les torréfions à sec à l'aide de machines sophistiquées. Tout le monde ne maîtrise pas ce processus aussi bien que nous ».
Il explique que les noix sont commercialisées sous quatre formes : non écalées, écalées, grillées et enfin, ce qui est assez surprenant, non mûres. Les noix grillées peuvent également être salées ou non salées et même avoir d'autres saveurs, comme le goût fumé ou le goût paprika. En ce qui concerne le produit vert - un mode de consommation des noix inconnu en Europe - le PDG d'Agreen Organics explique l'une des légendes urbaines sur ses origines : 
Conteneur réfrigéré aux quais de chargement de la station d'emballage
Lorsque le Liban faisait partie de l'Empire ottoman, la population rurale devait donner une partie de sa récolte en guise d'impôt. Pour y échapper en partie, ils ont commencé à manger leurs récoltes lorsqu'elles n'étaient pas encore tout à fait mûres. C'était le cas des fruits, par exemple, mais aussi du blé et des amandes. Le blé encore vert était grillé dans les champs et constitue toujours un plat dans des pays comme la Syrie, la Jordanie et le Liban. Le freekeh - c'est le nom de ce produit - est 25 % plus riche en protéines et plus nutritif que le blé mûr. Il est donc également considéré comme un superaliment.
Noix
Deux saisons
En ce qui concerne les amandes, le Liban connaît deux saisons : la première récolte a lieu lorsque les noix sont encore vertes, et la seconde lorsqu'elles sont mûres. Les amandes vertes sont commercialisées non décortiquées pour être consommées telles quelles. La consommation de ce produit est une véritable expérience pour les consommateurs libanais. Certains les saupoudrent même d'un peu de sel avant de les consommer.
La consommation d'amandes au Liban est considérable, mais le pays n'est pas autosuffisant. La plupart des noix sont importées fraîches puis torréfiées dans l'un des centres de traitement du pays. Néanmoins, la part de la consommation à l'état frais augmente pour deux raisons. Premièrement, les amandes brutes sont plus saines et deuxièmement, la baisse du pouvoir d'achat des ménages joue un rôle important. « Certaines personnes achètent les amandes brutes et les torréfient ensuite à la maison. C'est moins cher. En ce qui concerne l'aspect santé, je tiens à souligner que notre méthode de torréfaction à sec de haute technologie permet d'obtenir un produit final aussi sain que les amandes crues, et nous avons des tests qui le prouvent ».
Pour plus d'informations : 
Rudolph Elias (CEO)
Agreen Organics
D 16 Centro Colosseo Building
Zouk Mikael
Keserwan (Libanon)
Tél. : +961 9 211 411
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