En raison de la chaleur et de la sécheresse qui ont sévi au milieu de l'été, la récolte de nombreux produits de plein air a démarré tardivement cette année. « Par conséquent, les marchés ont été sous-approvisionnés. Mais en attendant, la matière première est suffisante et nous pouvons approvisionner tous les clients en légumes racines », explique Werner Hopf, directeur général de la Gartenbauzentrale Main-Donau.
La grêle n'a fait qu'effleurer les fermes en plein air de la Gartenbauzentrale en affectant environ 5 % des stocks de carottes. « Mis à part quelques dégâts visuels dus à la sécheresse, conséquence des températures élevées de l'été, les plants sont tous utilisables. Pour les racines de persil et les panais, la transition saisonnière s'est faite en douceur. En revanche, pour les carottes, contrairement aux années précédentes, nous nous sommes brièvement retirés du marché, car les produits achetés en dehors de l'Allemagne étaient hors de prix. Les tarifs sont actuellement plus élevés que l'année dernière, mais les coûts de production et de commercialisation le sont également. La demande en légumes-racines est normale et augmente toujours lorsque les températures baissent en automne », indique Hopf.
Werner Hopf présente des légumes-racines régionaux
Les légumes-racines régionaux ont le vent en poupe
La Gartenbauzentrale Main-Donau est une coopérative de producteurs issue d'une fusion intervenue en 1998 et disposant de deux sites à Albertshofen et Gundelfingen. À Gundelfingen, les légumes sont cultivés en plein air et à Albertshofen, ils sont essentiellement cultivés dans des serres. L'objectif principal est d'approvisionner le commerce de détail alimentaire bavarois, mais une autre partie des produits frais est également distribuée par des intermédiaires régionaux ou par le marché de gros de Munich. « La demande de produits régionaux reste élevée, en particulier dans le sud de l'Allemagne. Nous avons déjà ici un environnement helvétique presque isolé, c'est pourquoi les produits non-bavarois peuvent difficilement être mis sur le marché. L'accès aux terres arables constitue le facteur limitant, car les zones d'échange avec les agriculteurs traditionnels ne sont souvent pas équipées d'installations d'irrigation et ne peuvent donc être utilisées que de manière limitée », explique Hopf.
Les légumes-racines régionaux, en particulier, ont considérablement gagné en popularité auprès des consommateurs par le biais d'émissions et de magazines culinaires, explique Hopf à l'aide d'un exemple concret. « Le radis blanc Munchen Bier est un phénomène bavarois, mais nous l'avions laissé de côté, persuadés que cette clientèle était en train de s'éteindre. Or, ce produit connaît actuellement une renaissance, notamment grâce à l'Oktoberfest. Le radis est cultivé sur des sols sablonneux et humifères, qui conviennent parfaitement aux radis. Cela nous a permis de devenir le leader du marché parmi les organisations de producteurs allemands concernant ce produit. »
La Gartenbauzentrale Main-Donau dispose d'installations ultramodernes sur deux sites
Nouvelle technologie de tri et d'emballage
Afin de répondre à la forte demande de légumes-racines régionaux dans le futur, la Gartenbauzentrale a investi dans une nouvelle trieuse de carottes. « Nous voulions augmenter notre puissance, c'est-à-dire notre rendement, afin de pouvoir continuer à servir pleinement nos clients. En outre, les spécifications de tri des détaillants alimentaires sont de plus en plus exigeantes. En termes d'emballage, le marché tend vers moins de films ou vers le vrac, c'est-à-dire vers les produits gastronomiques posés. Cependant, je considère toujours les films biologiques comme problématiques : ils ne sont généralement pas adaptés aux machines et les consommateurs finissent par les jeter dans la mauvaise poubelle. »
Werner Hopf en visite chez un producteur
Une année de commercialisation difficile pour les légumes de serre
Outre sa grande variété de légumes de plein air, le site d'Albertshofen pratique également la culture sous serre. Ce segment de marché a été particulièrement confronté à une augmentation significative des coûts d'exploitation en raison de la crise énergétique, confirme Hopf. Le moral des producteurs de concombres, notamment, est au plus bas. « Beaucoup ont planté tardivement en raison des prix de l'énergie et n'ont donc pas pu profiter des cours extrêmement élevés du mois de mars. Ensuite, les prix ont chuté dans un gouffre sans fond, car toutes les séries tardives sont arrivées en masse sur le marché. Je ne comprends pas pourquoi, alors que le marché allemand est le mieux approvisionné, les promotions se limitent à des produits néerlandais. »
Selon Hopf, les défis rencontrés cette année nous accompagneront probablement dans les années à venir. « Actuellement, la principale préoccupation de nos entreprises membres est la main-d'œuvre : il est souvent difficile de trouver des personnes compétentes, non seulement parce que leurs exigences en matière de conditions de travail et de vie augmentent constamment, mais aussi parce qu'il n'est pas possible de mélanger différentes nationalités. L'augmentation des salaires minimums est un sujet récurrent. Les grandes exploitations tentent de contrecarrer ce phénomène par des technologies modernes, tandis que les exploitations familiales peinent à supporter financièrement ces investissements et se voient contraintes d'abandonner », poursuit Hopf.
La Gartenbauzentrale approvisionne à la fois le commerce de détail alimentaire du sud de l'Allemagne et les clients du marché de gros de Munich
En ce qui concerne la loi relative à l'eau, nous dialoguons actuellement avec les autorités compétentes pour leur faire comprendre que la culture de légumes ne fonctionne pas sans eau et que le secteur finira par émigrer à l'étranger s'il continue à fonctionner de la sorte. Malheureusement, nous n'avons pas de lobby ici, car l'Allemagne n'est pas un pays agricole. Je suis convaincu que, surtout parmi les exploitations de serres, seules celles qui disposent d'une énergie bon marché, à savoir la chaleur résiduelle des usines de biogaz des environs, survivront.
Images : Gartenbauzentrale Main-Donau eG
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