Présent à Fruit Attraction sous le stand du groupe Solveg, Pierre Monteux, directeur général de l’UGPBAN a accepté d’évoquer la situation de la banane française. Face à une forte pression de la Cercosporiose noire responsable d’une diminution des rendements, la banane de Guadeloupe et Martinique pourrait-elle trouver le salut grâce aux nouvelles techniques de sélection, plus connues sous le nom de NGT (New Genomic Techniques) ?
« Fléau numéro 1 » de la banane, la cercosporiose noire est présente dans quasiment toutes les zones tropicales productrices de banane. Elle est apparue en Guadeloupe et Martinique en 2010
Vers des variétés résistantes à la Cercosporiose noire ?
« Globalement la situation est complexe aujourd’hui au niveau de la production », explique Pierre Monteux, directeur général de l’UGPBAN. Confrontée à la diminution des molécules et à une pression de plus en plus forte de la Cercosporiose noire (maladie causée par le champignon Mycosphaerella fijiensis) la banane tricolore cherche des solutions du côté de la recherche variétale. « Cette maladie impacte les rendements et la qualité. Actuellement les NGT sont la principale piste qui permet d’entrevoir des jours meilleurs, avec la perspective de plants de banane résistants ». Une question qui dépasse de loin la filière banane, « le futur et la survie de l’alimentation en dépendent », précise Pierre Monteux.
Des essais sont actuellement menés en plein champ mais « la mise au point de vitroplants prend du temps », prévient le directeur. « Sur le plan politique, la Commission européenne (qui s’est prononcée en faveur des NGT en proposant un assouplissement des règles via un projet déposé début juillet, ndlr) est encore en attente comme le Conseil européen (également pour). La grande inconnue reste pour le moment le Parlement, notamment avec les prochaines élections. Les nouveaux plants eux, devraient arriver pour 2025 donc nous devrions être prêts pour 2030 ».
Grâce à ces biotechnologies, les volumes de bananes pourraient « repasser à 230 000 T, des niveaux atteints dans les années 2000 ».
Sur la photo de g. à d. : Audrey Ktourza, Pierre Monteux et Elisa Coquet
Une demande de soutien des pouvoirs publics
« Avec ces nouveaux vitroplants la pression fongique serait moins importante ». Une volonté de se tourner vers cette nouvelle technologie qui s’inscrit dans le virage opéré par les producteurs de Guadeloupe et Martinique vers l’agroécologie « il y a une quinzaine d’années ». C’est pour cette raison, que fin septembre des représentants de la filière ont rencontré le ministère de l’Agriculture pour « sensibiliser aux difficultés des producteurs et demander un soutien de l’Etat ». Si pour le moment peu de réponses ont été apportées par le gouvernement « le dialogue a été entamé et la feuille de route programmée ».
Pour plus d'informations :
UGPBAN
bananeguadeloupemartinique.com