Fin septembre, l'Industrie Sud-africaine du Raisin de Table (SATI) a publié sa première estimation de récolte de 73,0 millions de cartons (équivalent 4,5 kg) pour la saison 2023/24. Les acheteurs utilisent ce type d'estimations pour planifier leurs commandes afin que les rayons soient toujours approvisionnés, ainsi que les campagnes de marketing pour écouler les volumes excédentaires. « Malgré leur importance, la fiabilité des estimations de récoltes n'est pas toujours bien comprise", déclare Adam Formica, directeur de la recherche et du développement chez Sensonomic. »
Le SATI publie ses estimations et les chiffres réels de la récolte pour chaque année séparément dans des communiqués de presse et des rapports annuels. La Citrus Growers Association (CGA) d'Afrique du Sud les publie ensemble et quantifie la précision dans son rapport annuel. Ni l'une ni l'autre n'indique comment la précision a évolué au fil du temps. « En ne rendant pas ces tendances explicites, ils manquent l'occasion de discuter de la manière dont ils peuvent améliorer la précision », déclare M. Formica.
Une nouvelle analyse de Formica, qui est basée en Norvège et qui effectue des prédictions approfondies par le biais de sa plateforme en ligne pour les industries du monde entier, révèle l'exactitude historique des estimations des récoltes d'agrumes et de raisins en Afrique du Sud. Formica indique que « l'erreur d'estimation de la récolte d'agrumes est en baisse, mais qu'elle ne montre aucune tendance pour le raisin. Une exception pour les agrumes a été faite en 2019/20, lorsque l'erreur était supérieure à 7,5 %. Alors que l'erreur d'estimation du raisin semble augmenter, il y a si peu de données que ce n'est pas statistiquement significatif. »
Pour sa part, la CGA indique dans son rapport annuel 2023 que son objectif est « que leurs estimations ne dépassent pas 10 % des volumes finaux passés à l'exportation. » Formica explique qu'ils sont restés bien en deçà de cette limite. En revanche, pour le raisin, l'erreur s'est élevée à plus de 10 % au cours des dernières années. En publiant davantage de données, le SATI pourrait clarifier la tendance générale de la précision de ses estimations concernant le raisin.
De nombreux facteurs difficilement prévisibles peuvent entraîner un écart entre la récolte réelle et l'estimation. Les conditions météorologiques défavorables, les problèmes logistiques ou l'évolution de la réglementation en sont quelques-uns. Par exemple, l'Union Européenne a introduit des exigences de traitement à froid pour les agrumes sud-africains au milieu de la saison 2022/23, ce qui a coûté 12 millions de dollars aux exportateurs. Des coupures d'électricité inattendues ont également entraîné des problèmes dans la chaîne du froid.
Des améliorations peuvent encore être apportées. Formica estime que : « une combinaison de données de production historiques, d'estimations de haute qualité au niveau des producteurs et de prévisions météorologiques à long terme utilisées comme données d'entrée dans les modèles d'apprentissage automatique pourrait réduire l'erreur d'estimation globale. » Bien entendu, le coût de ces méthodes doit être mis en balance avec les avantages d'une précision accrue.
En 2021, les exportations d'agrumes et de raisins d'Afrique du Sud représentaient respectivement 1,9 milliard et 0,9 milliard de dollars américains. L'investissement d'une partie de cette somme dans de meilleures estimations de la récolte pourrait renforcer la confiance des acheteurs, principalement en Europe. Par rapport à l'erreur de 10 % de SATI pour le raisin la saison dernière, l'erreur de Provid Peru n'était que de 1 %, tandis que celle d'ASOEX Chili était de 18 %. L'amélioration de la transparence et de la précision des estimations de récoltes pourrait avoir un effet positif sur l'ensemble du secteur.
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Adam Formica
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