René Laan, directeur général de Stoker Organica, résume ainsi le marché à la fin du mois de septembre : « La demande de fruits à pépins biologiques dépasse toutes les attentes. » Cette entreprise néerlandaise trie, conditionne et commercialise des fruits biologiques. Laan est particulièrement optimiste en ce qui concerne le marché des pommes. « La saison des pommes a connu un début chaotique. La demande a été immédiate et s'est maintenue au cours des dernières semaines : cueillette, tri, emballage et livraison directe aux clients. Les fruits ne passent même pas par un entrepôt frigorifique. »
René Laan van Stoker Organica
Stoker Organica reste un peu réservé en ce qui concerne la commercialisation des poires. « La récolte de cette année est décevante, nous voulons donc obtenir un prix vraiment élevé », commence Laan, en soulignant la combinaison inhabituelle d'une forte pression fongique et d'orages violents, qui ont résulté dans un poucentage élevé de chutes. Les températures élevées ont elles aussi provoqué des chutes juste avant la cueillette. La récolte pourrait donc être inférieure de moitié à celle de l'année dernière. « C'est dans ces moments que la fixation des prix devient cruciale. »
Des échanges commerciaux minimes
Laan note que si les programmes se déroulent comme d'habitude, ce n'est pas la folie sur le marche des poires. Cela s'explique en partie par les exportations - qui sont quasi-inexistantes jusau'à l'épuisement des stocks locaux - et par le fait que les poires sont proposées à ce que Laan considère comme des prix de marché équitables compte tenu des circonstances. Il en va de même pour la récolte belge de fruits à pépins, qui, selon lui, est généralement vendue un peu plus tôt que la récolte néerlandaise. « En bref, le commerce est encore dans une autre dynamique. Lorsque la Belgique se tarit, c'est normalement le tour des Pays-Bas pour les poires biologiques ».
Bien que Laan souhaite une formation des prix à la hausse il reconnaît qu'il y a un plafond. « Les prix ne peuvent pas augmenter indéfiniment et on ne peut pas demander le double simplement parce qu'on a la moitié du stock de l'année dernière. Dans ce cas, les gens n'auront pas les moyens de se les offrir et vous ne vendrez rien. » Pour fixer les prix, Stoker Organica se base comme point de départ sur le prix au kilogramme des producteurs.
Jamais trop
Bien que le prix des poires soit plus élevé, cela ne ralentit pas les ventes, affirme Laan : « J'ai lu que les ventes de produits biologiques étaient parfois difficiles en raison de l'inflation, mais mes chiffres de vente disent le contraire. » Il indique que des éléments tels que les exportations sont essentiels à cet égard. « Aux Pays-Bas, on consomme beaucoup plus de pommes que de poires. Le climat néerlandais est toutefois propice à la culture des Conférence, qui sont très demandées dans les pays voisins. Nous n'en avons jamais eu trop. En revanche, il faut vraiment chercher les Conférence biologiques. La demande y est bien supérieure à l'offre », explique-t-il.
Malgré cela, il semble que les superficies de fruits à pépins biologiques aux Pays-Bas ne s'étendent pas rapidement. Laan attribue cette situation en partie à la période de conversion de trois ans. Cette période exige un investissement substantiel de la part des producteurs, ce qui s'avère parfois difficile à réaliser. « Les producteurs ont le coût par kilo du bio, mais pas le rendement. De plus, les fruits en conversion n'arrivent souvent sur le marché que lorsque les fruits biologiques sont épuisés.
« La demande de fruits biologiques existe bien, mais pour les fruits en conversion c'est moins évident. Pourtant, on peut dire que ces fruits sont plus biologiques que conventionnels. Ils représentent alors la meilleure alternative, mais ils rapportent généralement moins », explique Laan, qui est donc favorable à l'utilisation des 50 millions d'€ que le gouvernement a mis de côté pour soutenir le secteur biologique, afin de lever partiellement cette barrière.
Une excellente réponse
Laan estime qu'il est essentiel que le secteur biologique se développe. « La culture biologique offre une excellente réponse à tous les problèmes critiques actuels. C'est un concept connu et éprouvé, inscrit dans la législation européenne. » Le négociant fait ici la distinction entre le bio et les nouveaux labels, tels que PlanetProof ou Regenerative, qui apparaissent sur le marché. « Tout cela, c'est du pareil au même. Il y a souvent des partis qui se cachent derrière ceux qui, délibérément, ne choisissent pas le bio et tentent de présenter une alternative. Heureusement, les gouvernements sont de plus en plus nombreux à reconnaître la valeur du bio », poursuit-il.
« Il existe une différence essentielle : un label de qualité biologique comporte des contrôles intégrés qui garantissent au consommateur que le produit proposé est bel et bien biologique. C'est ce qu'il y a de mieux à acheter. Il est plus cher, mais c'est ce qu'il coûte réellement ; tout ce qui est moins cher est en fait trop bon marché. Ces prix ne peuvent exister que s'il y a des compensations. »
Économiquement viable
Cependant, la communication avec les consommateurs fait encore défaut, observe Laan. C'est là qu'il voit une autre utilisation des fonds publics. Il pense qu'expliquer le bio pourrait favoriser les ventes. « Il y a beaucoup de préjugés sur le bio, qui a toujours eu une certaine image. Nous ne faisons que cultiver des fruits de haute qualité et de belle apparence en utilisant des méthodes de contrôle différentes qui sont beaucoup moins nocives pour l'environnement. » Quoi qu'il en soit, les exploitations biologiques sont des entreprises normales. « Je pense qu'il faut protéger l'environnement et le climat et je suis heureux de contribuer en partie à cet objectif, avec le bio. Mais il faut que ce soit économiquement viable », conclut Laan.
Pour plus d'informations :
René Laan
Stoker Organica BV
Tél. : +31 321 331044
[email protected]
www.stokerorganica.nl