Les fortes précipitations et les inondations qui en découlent continuent d'occuper les esprits en Flandre. Dans le secteur des pommes de terre, de nombreuses parcelles ont déjà été perdues et d'autres sont retardées en raison de l'impraticabilité des champs. Chez les producteurs de carottes et de poireaux, les conditions météorologiques humides ont également des conséquences importantes. « C'est un désastre », déclare Tom Desmet de Desmet Agro.
La parcelle de poireaux inondée de Desmet
« Je suis un jeune agriculteur, mais je n'ai jamais vu une situation aussi grave », poursuit-il. L'exploitation est située à Meulenbeke, en Flandre, et produit des carottes, des choux, des poireaux et d'autres cultures de plein champ comme les pommes de terre et des oignons. « Mais depuis la semaine dernière, tout s'est arrêté. Pour les carottes de printemps, que nous cultivons normalement jusqu'à la mi-décembre, ça fait déjà 10 jours que c'est fini. C'est à ce moment-là que nous avons décidé de tout 'débrancher'. La qualité était très bonne jusqu'à la semaine dernière. Nous n'avions pas grand-chose à redire sur les ventes, mais c'est presque impossible de continuer. La récolte mécanique n'est plus faisable. Tout prend beaucoup plus de temps et la qualité en pâtit. »
La pluie semble également se poursuivre pendant un certain temps, ce qui ne rend pas la situation plus optimiste pour le producteur. « Ça ne s'arrête pas. Hier, nous avons encore eu 30 mm, aujourd'hui il fera sec si tout va bien et demain et vendredi la pluie reprendra joyeusement. Il semble qu'il n'y ait pas d'amélioration et nous ne savons pas comment récolter. Dans tous les cas, ça devient tranquillement un désastre. Les champs de poireaux sont complètement inondés. Tout doit être fait manuellement, de la récolte au rinçage. L'arrachage des poireaux nécessite deux fois plus de travail et d'équipement. »
Le producteur dit qu'il calcule les jours et espère un moment de sécheresse. « Samedi, nous avons pu couper un peu et aujourd'hui, nous pouvons également commencer, mais le reste de la semaine, la météo est très délicate. Ajoutez à cela le fait que le produit dans le hangar de transformation doit être très bien arrosé à cause de toute la terre qui y adhère et vous comprenez pourquoi les choses n'avancent pas. En outre, la récolte et le nettoyage nécessitent déjà deux personnes supplémentaires. Le produit n'est pas obligatoirement perdu, mais on rame et la qualité s'en ressent. »
Les champs de poireaux de Mathias De Vestele ont connu des jours meilleurs
Un autre producteur, Mathias De Vestele, de Devo-Fleur, connaît une situation similaire. Avec son frère, il cultive principalement des choux, des laitues et des poireaux à Jabbeke, en Flandre. Ils cultivent également des carottes pour l'industrie de la transformation. « Il y a vraiment eu beaucoup de pluie, comme tout le monde a pu le constater. Comme nous sommes équipés de gros tracteurs dotés de pneus à basse pression et d'une moissonneuse à forte traction, la récolte fonctionne assez bien pour l'instant, mais elle prend en général au moins trois fois plus de temps que d'habitude. Nous voyons que la qualité du produit que nous devons récolter au cours des prochains mois va fortement se dégrader. Ça devient une réelle source d'inquiétude. »
Comme l'explique Desmet, cette situation a également des répercussions sur le marché. « Tout le monde pensait qu'il y aurait trop de poireaux cette saison, mais si les choses continuent ainsi, il y aura en fait des pénuries. Normalement, entre cette période et la Saint-Nicolas, nous nous trouvons dans la pire période en termes de prix. Aujourd'hui, on paie les poireaux de 80 centimes à 1 €. De plus, les poireaux perdent leur couleur, ça va coûter de nombreux kilos. Nous espérons que le temps change bientôt. Nous devrions planter avant l'hiver, mais je suis curieux de voir si ce sera le cas cette année. »
Pour plus d'informations :
Tom Desmet
Desmet Agro
Tél. : +32 470 68 87 74
[email protected]
Mathias De Vestele
Devo-Fleur
Tél. : +32 497 34 92 37
[email protected]