Adoración Blanque, présidente du syndicat ASAJA Almería, s'exprime sur les protestations en France et les conséquences pour le secteur espagnol. « Toutes les cultures sont actuellement affectées par les retards qu'elles provoquent. Il ne faut pas oublier qu'au quotidien, il y a un flux continu de produits d'Almería vers l'Europe qui doit passer obligatoirement par la France », rappelle
« Les agriculteurs français se trompent d'ennemi en s'attaquant aux produits espagnols », remarque-t-elle. « Au début de ces manifestations en France, en Pologne, en Allemagne, etc., nous, le secteur espagnol, avions déjà déclaré que nous étions absolument d'accord avec les revendications, en faisant comprendre que les politiques de l'UE sont excessivement restrictives avec les producteurs européens et que ces mêmes lois font que l'agriculture européenne est presque boycottée par rapport à celle des pays tiers, parce qu'elles l'empêchent d'être une activité viable. »
« Mais chaque fois qu'il y a une manifestation d'agriculteurs en France, nous sommes touchés, tout en observant la passivité de la gendarmerie et du gouvernement français. Nous avons vu des images très fortes de camions renversés et incendiés à la frontière, avec des produits d'Almeria. »
Sur ce point, il est important de souligner que le problème n'est pas la production espagnole, mais la réglementation de l'UE, remarque Adoración. « Il ne faut pas non plus oublier que les agriculteurs français nuisent aux agriculteurs comme eux, qui ont les mêmes problèmes, voire plus, à cause des politiques de Bruxelles et de la concurrence déloyale. »
« Au-delà de la destruction des marchandises d'un certain nombre de camions à la frontière, ces protestations affectent l'ensemble du secteur. Les arrivées étant retardées, les agriculteurs ne récoltent pas en pleine saison hivernale. »
« Les prix souffraient déjà ces dernières semaines parce que nous avions un temps assez favorable aux cultures et que le marché est soumis à la loi de l'offre et de la demande. Maintenant, à cette baisse de prix, il faut ajouter le fait que les produits ne sortent plus, donc on ne peut pas parler de baisse, mais plutôt que, pour l'instant, il n'y a pas de prix du tout. »
« C'est pourquoi, parce que nous partageons les mêmes politiques et les mêmes exigences et que nous pensons que la manière dont ils punissent et nuisent aux agriculteurs qui se trouvent dans la même situation est aberrante, nous avons demandé aux Ministères de l'Agriculture, de la Pêche et de l'Alimentation ainsi qu'au Ministère de l'Économie, du Commerce et de l'Entreprise et au Gouvernement de prendre la défense des attaques que subit l'agriculture espagnole et d'exiger au gouvernement français qu'il y mette un terme. »
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