Chez BelOrta, la saison estivale des fruits est dominée, outre les cerises, par six espèces de fruits rouges. « En Afrique, ce sont les 'Big Five', mais ici, outre les fraises bien sûr, nous avons nos 'Small Five' ! », s'amuse Miguel Demaeght, responsable des fruits chez BelOrta. C'est donc à l'approche de l'automne qu'il convient d'examiner l'impact d'un été agité sur les variétés de petits fruits.
La fraise reste bien sûr la figure de proue de la coopérative. « La fraise est le produit le plus important parmi les petits fruits, mais nous avons connu une période très difficile cet été. Ce n'est pas anodin de pouvoir fournir un tel assortiment chaque saison. Les producteurs ont dû faire face à différents défis ces dernières années. Et 2024 n'a pas dérogé à la règle. Les fraises ont connu une période très difficile en termes de prix à la fin du mois de juillet et au début du mois d'août. Ça arrive toujours à certains moments, mais là ça a duré trop longtemps. »
« Mais comment pallier cette situation ? Beaucoup de consommateurs sont en congés à cette période et de nombreux supermarchés nationaux, qui proposent encore des promotions sur les fraises en mai, juin et début juillet, cessent de le faire en plein été. Si vous disposez de volumes supplémentaires à cause du temps, c'est juste désastreux pour les prix. Cela a été le cas durant des semaines, mais je dois dire que nous sommes revenus à de bons niveaux depuis environ trois semaines. Il y a de toute façon une baisse de la disponibilité en ce moment, de sorte que les niveaux de prix sont très élevés depuis deux semaines. Cela pourrait éventuellement avoir un impact pour garder les clients à bord lorsque les volumes seront de nouveau disponibles. La situation peut évoluer très vite avec les fraises. »
Du côté de la consommation, Demaeght constate également un léger changement. « La demande nous parvient de deux côtés. D'une part, il y a le marché intérieur. La Belgique reste notre marché d'origine et demeure donc le débouché le plus important. Il y aura toujours des ventes, mais on voit que les rayons des détaillants évoluent au cours de cette période. Les fraises cèdent partiellement la place aux pêches, nectarines et aux premiers fruits à pépins. Actuellement, il y a peut-être un peu moins de fraises, mais d'ici une semaine ou deux, nous nous attendons à ce qu'il y ait une reprise. Vers l'automne, les productions néerlandaises et belges se dirigent plus vers l'exportation. En ce qui concerne les destinations, BelOrta vise une bonne répartition vers un certain nombre de pays européens. »
Peu de problèmes parmi les 'Small Five'
Mais qu'en est-il des cinq autres petits fruits ? « Il s'agit des framboises, mûres, myrtilles, groseilles et figues de barbarie. La saison de ces dernières est en fait terminée depuis le début du mois d'août. On dit souvent qu'il s'agit d'un produit de niche, mais pas dans notre cas. Une bonne année représente pour nous 60 à 70 tonnes. Ces fruits sont principalement destinés au marché belge, qui constituent un excellent complément à la palette des fruits dits à chair tendre. Cette saison a encore été bonne, il s'agit donc d'un groupe de produits important pour nous. »
« En ce qui concerne les groseilles, nous sommes également satisfaits », poursuit Demaeght. « Nous avons récolté un peu moins cette année, en raison des conditions météorologiques du printemps pendant la nouaison, mais la qualité est excellente. La saison se déroule bien. La situation est similaire pour les myrtilles, dont la saison s'achève lentement. Nous avons encore deux producteurs qui fournissent des variétés tardives encore une semaine ou deux. En fait, le timing est parfait, car les premières baies péruviennes arrivent déjà par avion. Bientôt, les premiers bateaux seront également acheminés et nous ne pouvons plus rester compétitifs sur le marché. »
« Les mûres sont l'un des produits pour lesquels nous observons une ligne relativement constante en termes d'offre et de demande, ainsi que de prix. Il y a environ six ans, il y avait de fortes fluctuations, mais elles se sont atténuées. Cela s'explique par le fait que les mûres se vendent bien à l'exportation, où nous pouvons tenir notre rang grâce à la qualité de nos mûres belges. Il s'agit d'un produit que de nombreux consommateurs n'ont pas encore goûté, de sorte que la consommation connaît une certaine progression. Étant donné que l'offre reste stable, les prix sont corrects. En ce qui concerne les mûres, nous continuerons à fournir jusqu'à Noël environ. »
Enfin, il reste les framboises. « Ça a été pénible jusqu'à il y a une semaine ou deux. Le volume était très important sur le marché. Pas seulement en provenance de Belgique, mais aussi depuis les Pays-Bas, l'Allemagne, la France et le Portugal. Cette offre excédentaire qui a fait chuter les prix. La situation semble toutefois s'être complètement stabilisée et nous espérons qu'il en sera ainsi pendant les six prochaines semaines jusqu'à la fin de la saison, afin de compenser quelque peu la période difficile. »
Un produit du terroir distingué : BelOmelon et BelOplum
Un été bien rempli donc pour la coopérative, qui cherche toujours à offrir une gamme complète de petits fruits. « Nous pensons qu'il est important de proposer de beaux produits locaux. Non seulement les variétés de fruits connues, mais aussi de nouveaux types avec lesquels nos clients peuvent se différencier, comme la groseille à maquereau. Elle mérite sa place dans notre gamme car elle en vaut la peine. A en voir l'appréciation des détaillants et consommateurs belges, c'est un produit important pour nous. Il s'agit d'un produit spécial et de délicieusement local, auquel nous voulons ajouter de la valeur. Voilà pourquoi nous recherchons des producteurs pour le trouver. »
« Il y a environ quatre ans, nous avons lancé deux projets. D'une part, BelOmelon, à travers lequel nous voulons proposer des melons charentais et des pastèques locales. Les melons importés sont récoltés avant d'être mûrs, parce qu'ils ont encore un long chemin à parcourir, mais nous pouvons les récolter chez nos producteurs, lorsqu'ils sont à point, prêts à être consommés. Cela nous permet de rivaliser en termes de goût avec le produit importé tout en offrant une belle histoire locale. Ce phénomène est en train de prendre de l'ampleur. Finalement, le choix de melon en rayon ne sera plus seulement espagnol ou français ! Ce n'est pas comme les fraises qui sont purement belges en saison : avec les melons, il s'agit d'une offre complémentaire. Nous avançons actuellement en ce sens et ambitionnons d'atteindre à terme une part de marché de 10 %. »
Le projet BelOplum est un autre exemple. « L'histoire est similaire. Nous avons également lancé ce projet il y a environ quatre ans, car la prune belge était en voie de disparition. Les producteurs arrêtaient parce que les détaillants ne pouvaient plus référencer le produit, dont l'offre ne dépassait pas deux semaines. Nous nous sommes alors réunis avec les producteurs et les distributeurs et avons créé une marque parapluie pour les prunes. Dans ce segment, nous produisons et commercialisons des variétés équivalentes, précoces, moyennes et tardives, que nous pouvons fournir sur 7 à 8 semaines. Nous voulons à terme atteindre 10 semaines. Voici donc deux exemples de produits innovants qui créent une valeur ajoutée auprès de nos clients, à côtés de notre gamme de petits fruits. »
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Miguel Demaeght
BelOrta
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