Cette année à l'occasion du SIVAL, le CTIFL comptait encore une fois parmi les exposants pour soutenir le monde agricole en présentant notamment ses dernières innovations et travaux de recherche. Face aux défis de plus en plus nombreux que les agriculteurs rencontrent – changement climatique, hausse des coûts de production, diminution des substances actives autorisées etc. –, le CTIFL a organisé pour la première fois un « tour de France des alternatives ». Une séquence visant à présenter 15 solutions alternatives testées par 12 stations régionales d'expérimentation réparties sur tout le territoire. Des retours d'expériences concrets, qui illustrent la lutte contre des bioagresseurs ciblés sur des cultures clés telles que le pommier, le châtaignier, le noisetier, le cerisier, l'ail, les cucurbitacées, la carotte, les choux, le poireau, le fraisier ou encore l'oignon.
« L'objectif est de montrer aux professionnels de la filière végétale que des actions de recherche concrètes face au retrait de produits phytosanitaires sur le marché sont mises en place. Aujourd'hui, face au changement climatique et à une pression sanitaire de plus en plus forte, c'est un mixde solutions qui compensera la suppression d'un produit », rapporte Jean-Marc Goachet, Responsable communication scientifique et technique du CTIFL.
Le PAUPFL : pour des solutions à court-terme face à l'urgence de la situation
Des actions qui prennent notamment vie via différents programmes, dont le Plan Alternatives d'Urgence Phytosanitaire Fruits et Légumes (PAUPFL) : une réponse à la disparition de substances actives phytosanitaires. « L'idée est de proposer des solutions à court-terme pour pouvoir continuer de produire. Des solutions qui doivent rapidement être mises en place, en lien avec le caractère « urgent » de la situation. Ce programme soutient le développement de solutions alternatives pour 16 substances actives critiques. Ces actions incluent la réduction d'inoculum, l'utilisation de produits de biocontrôle, et des méthodes physiques – comme des filets pour lutter contre les ravages de la Drosophila suzukii – ou biologiques. L'objectif est de fournir des solutions opérationnelles aux producteurs dans un délai de trois ans. Le programme est financé par le Ministère de l'Agriculture et l'Interprofession des Fruits et Légumes, avec des actions menées par des stations régionales spécialisées ».
Le PARSADA : pour une approche plus systémique
En complément du PAUPFL, le PARSADA a été élaboré pour identifier des alternatives à des problématiques mais sur le long-terme. « Dans le cadre de ce programme, c'est l'approche systémique qui est privilégiée. Nous portons un regard complet sur les interactions entre les différents systèmes. Nous travaillons avec tous les acteurs de la filière, les instituts de recherche, les institutions, les agriculteurs etc. Cette double-approche est indispensable si l'on veut augmenter de 10 % la part de fruits et légumes français consommés sur le territoire national d'ici 2035 pour atteindre les 60 % de souveraineté ».
L'IA et la prédation naturelle au service de la lutte contre les ravageurs
En parallèle à ce tour de France des alternatives, le CTIFL a profité du salon pour présenter de nouveaux moyens d'action de lutte contre les ravageurs naturels. Démonstration réalisée sous un tunnel conçu pour l'occasion en vue d'échanger sur les problématiques énergétiques. « Nous avons profité du SIVAL pour présenter deux innovations de la société Biobest intervenant à nos côtés dans les programmes d'expérimentation de lutte contre les ravageurs : le diffuseur d'auxiliaires de culture Entomatic permettant de lutter naturellement contre des ravageurs grâce à une distribution uniforme ou encore le piège connecté Trap Eye qui fonctionne grâce à l'intelligence artificielle pour le comptage des nuisibles. Autant d'alternatives qui utilisent la prédation naturelle, la robotique ou l'IA pour lutter activement contre les ravageurs ».
Pour plus d'informations :
CTIFL
Jean-Marc Goachet
jean-marc.goachet@ctifl.fr