Le Maroc n'a pas encore adopté les technologies d'édition du génome telles que CRISPR, mais des recherches initiales sont menées à l'Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P). Le professeur Valentine Otang Ntui estime que cette technologie pourrait faire du pays un leader de l'édition du génome en Afrique du Nord.
L'Afrique est confrontée à l'insécurité alimentaire en raison des sécheresses, du changement climatique et des conflits. Les Nations unies prévoient que plus de la moitié des 582 millions de personnes souffrant de sous-alimentation chronique d'ici à 2030 se trouveront en Afrique. Diverses stratégies sont mises en œuvre pour renforcer la résilience de l'agriculture, notamment le CRISPR, une technologie d'édition génétique. Cette technologie permet de modifier avec précision l'ADN des plantes et des animaux, ce qui les aide à s'adapter aux défis environnementaux tels que le changement climatique.
Le professeur Ntui explique que CRISPR permet des changements génétiques plus rapides en modifiant des éléments spécifiques qui contribuent à la sensibilité aux maladies. Contrairement au génie génétique traditionnel, CRISPR ne modifie que l'ADN existant de l'organisme. Cette méthode a été appliquée à la culture de la banane en Afrique de l'Est, où CRISPR a été utilisé pour lutter contre Xanthomonas sur la culture de la banane en supprimant un gène favorisant l'infection bactérienne.
CRISPR a également permis d'améliorer la culture des bananes plantains en Afrique de l'Ouest en inactivant une maladie virale dormant dans l'ADN de la plante. La technologie offre des solutions à la 'famine cachée' de l'Afrique en améliorant le contenu nutritionnel des cultures. CRISPR peut également prolonger la durée de conservation des produits, réduisant ainsi le gaspillage alimentaire.
Le scepticisme du public reste un défi, car CRISPR est souvent considéré à tort comme un OGM. Ntui insiste sur la nécessité d'une meilleure communication pour éduquer le public sur les avantages du CRISPR. Selon lui, cette technoligie peut transformer l'agriculture africaine, à condition qu'il y ait un soutien et des investissements dans la recherche et les cadres réglementaires.
Source de l'article : Maroc World News