Lors du salon Fruit Logistica, une table ronde organisée par ProFood et Freshfel Europe a abordé le règlement relatif aux emballages et aux déchets d'emballages (PPWR) et ses implications pour le marché unique européen. L'accent a été mis sur l'interdiction des emballages en plastique pour les fruits et légumes de moins de 1,5 kg, avec des préoccupations concernant les perturbations potentielles de la qualité des produits, le gaspillage alimentaire et la fragmentation du marché.
Roberto Zanichelli, de ProFood, a lancé la discussion en soulignant les efforts de plaidoyer en cours pour une mise en œuvre rationnelle du PPWR. Il a fait référence à une étude intitulée "Fruit and vegetable products and primary packaging : a preliminary study on environmental impact from field to table", menée par le département des sciences agricoles, forestières et alimentaires de l'université de Turin. Cette étude, qui utilise la méthode de l'analyse du cycle de vie, suggère que les emballages en rPET sont plus performants que les emballages en carton en termes d'émissions de CO₂, d'utilisation des sols, de ressources en eau et de réduction des déchets alimentaires.
"Il n'est pas possible d'aborder la question de la durabilité sans prendre en compte l'ensemble du cycle de vie du produit", a fait remarquer M. Zanichelli, soulignant les risques liés à l'élimination des emballages en plastique en l'absence d'alternatives viables.
Joanna Nathanson, de Freshfel Europe, a évoqué le processus PPWR en déclarant : "Nous devons garantir l'harmonisation sur les marchés européens et la certitude réglementaire pour permettre des investissements appropriés." Elle a souligné les défis financiers auxquels les entreprises sont confrontées lorsqu'elles passent d'une ligne de production en plastique à une ligne de production en papier".
Massimiliano Del Core, d'Ortofrutta Italia, a présenté des données sur l'impact de la réglementation sur l'ensemble de la chaîne de valeur, plaidant en faveur d'une approche équilibrée. Luc Vanoirbeek, du COPA-COGECA, a quant à lui mis en garde contre la fragmentation du marché due à la diversité des listes d'exemption des États membres. "Nous parlons d'un marché qui dessert 27 États membres : si chaque pays élabore ses propres exemptions, le marché unique sera fragilisé".
Daniel Duguay, de l'Association canadienne de la distribution de fruits et légumes, a fait part de son expérience au Canada, où des restrictions similaires ont été reconsidérées. "Au Canada, nous avons commencé à remettre en question les avantages théoriques supposés de ces mesures", a-t-il expliqué, soulignant l'importance de la fonctionnalité des emballages par rapport à la composition des matériaux.
Le rôle des détaillants a également été abordé, l'emballage étant considéré comme un élément clé de la préservation des produits et de la gestion stratégique des ventes. L'année dernière, les membres de ProFood ont plaidé en faveur d'une approche "non idéologique et fondée sur des données" du PPWR, en mettant l'accent sur une perspective équilibrée.
Source : Packaging Europe