« Il semble que la saison de l'avocat Pérou s'annonce normale cette année. En 2024, nous avons connu une année difficile avec beaucoup de petits calibres. Cette année, les fruits qui pendent aux arbres sont de belle taille, comme en 2022 », nous dit Oscar van Reisen, responsable de l'approvisionnement chez Fairtrasa. L'importateur travaille avec quelque 80 petits et moyens producteurs, qui bénéficient tout au long de l'année des conseils des agronomes de Fairtrasa. « Certains producteurs ont déjà commencé à charger, mais nous préférons commencer un peu plus tard pour être sûrs d'avoir une bonne teneur en matière sèche. »
La culture de l'avocat au Pérou est toujours en plein essor. « On parle de 80 000 hectares de Hass, mais je pense que la superficie se rapproche plutôt des 100 000 hectares. » Fairtrasa se concentre principalement sur les avocats bio, mais propose également à ses clients des fruits conventionnels. « Notre objectif principal est de soutenir les producteurs qui sont en train de se convertir en agriculture biologique. »
À droite : l'équipe technique de Fairtrasa au Pérou : Daniel, Ramon, Alex, Remigio et Pether
« Le marché se porte bien en ce moment. Nous venons d'une situation où il y a eu pas mal de pénuries, surtout pour les petits calibres. Le marché se trouve actuellement dans une période de transition. Les volumes en provenance d'Espagne et d'Israël sont en baisse et l'offre au Maroc est très faible. Quelques cargaisons en provenance du Pérou sont en cours d'acheminement, mais les grands exportateurs commenceront à charger vers la semaine 19. D'autres pays ont également redémarré, comme l'Afrique du Sud avec des avocats Maluma Hass. Les premiers conteneurs en provenance du Kenya sont également attendus cette semaine. Cependant, le Kenya a encore des contraintes logistiques car la plupart des compagnies maritimes ne passent pas par le canal. »
Selon van Reisen, les consommateurs recherchent de plus en plus un avocat sain dont ils connaissent l'origine et le traitement. « C'est ce sur quoi nous capitalisons. Personnellement, je pense que le Pérou a l'avocat le plus esthétique et le plus savoureux, avec celui d'Afrique du Sud. Nous avons été les premiers à commercialiser des bananes certifiées ROC (Regenerative Organic Certified™) et nous prévoyons d'étendre cette certification à nos avocats dans un avenir proche. »
« Avec nos produits certifiés ROC, nous allons au-delà du biologique : nous contribuons activement à l'avenir d'une planète saine. Nos producteurs travaillent avec leur propre compost, des couvre-sol et des plantations qui encouragent la biodiversité. Cela permet non seulement de maintenir la fertilité du sol, mais aussi de stocker le CO₂. Dans cet écosystème naturel, nos cultures poussent bien, sans agents nocifs, et dans des conditions de travail équitables grâce au commerce équitable. L'agriculture régénératrice enrichit la terre avec jusqu'à 70 % de matière organique en plus et rend les cultures plus résistantes au changement climatique. Ainsi, ensemble, nous faisons un pas vers un avenir meilleur pour l'homme et l'environnement. »
L'impact des tarifs
« Tous les acteurs des filières suivent avec grand intérêt l'évolution des tarifs. Pour l'instant, les avocats mexicains semblent être à l'abri des droits de douane américains. Mais il faudra voir si c'est vraiment le cas. Il se pourrait que le Mexique envoie davantage de produits en Europe pour cette raison. Le pays a perdu beaucoup de terrain sur le marché européen ces dernières années, mais si le post-récolte est bien géré, il s'agit d'un produit fantastique. Il y a vingt ans, Fairtrasa a commencé avec le premier avocat du Mexique issu du commerce équitable - un pays avec lequel nous avons depuis construit une relation forte et durable. »
Fairtrasa commercialise des avocats dans toute l'Europe, en particulier sur les marchés germanophone, scandinave et français. « En Europe de l'Est et du Sud, nous sommes moins présents, mais nous prévoyons de développer nos activités d'exportation. L'année dernière, nous avons piloté l'arrivée dans le sud de l'Espagne d'avocats en provenance du Kenya et du Maroc et nous pensons qu'il est possible de développer cette activité en tant que corridor pour la saison de l'hémisphère sud. »
« En outre, la logistique reste un défi et les retards sont monnaie courante. Heureusement, ce n'est pas aussi grave qu'il y a quelques mois, lorsqu'il était vraiment difficile d'obtenir suffisamment d'espace de chargement pour les mangues en raison de l'offre importante de myrtilles. Il y a encore des embouteillages de temps en temps, mais heureusement il y a aussi des points positifs, comme le nouveau port au Pérou, qui a permis de raccourcir considérablement les délais d'acheminement. Pour nous, Fairtrasa, il s'agit certainement d'une opportunité. Nous n'avons pas encore eu beaucoup d'activités en Chine, mais entre-temps, les premiers contacts ont été pris et il y a de fortes chances que nous exportions bientôt davantage vers la Chine. Cette semaine, le premier conteneur sera envoyé ! »
Saison difficile pour les mangues
La saison des mangues péruviennes est maintenant terminée. « Ça a été assez difficile, avec une certaine pression sur les prix, en particulier pour les mangues de Piura. Heureusement, il y a eu un peu plus de fruits disponibles que l'année dernière, mais beaucoup d'arrivées ont coïncidé avec Noël et le Nouvel An, hors des pics de consommation. En ce qui concerne Casma, les attentes étaient élevées, mais l'offre a beaucoup souffert d'Alternaria qui a fait son apparition dans la vallée pour la première fois cette année. Par conséquent, nous avons dû procéder à une sélection assez poussée à l'arrivée. C'est dommage parce que le marché était bon, mais il y avait trop peu de produits. »
« De plus, de nombreuses mangues de Casma avaient un brix trop élevé pour être exportées et ça a été la même chose lors de la deuxième récolte. En mars, tous les arrivages ou presque en provenance du Pérou étaient du par avion. Nous étions pratiquement le seul acteur à proposer des mangues biologiques sur le marché à ce moment-là. » Pour Fairtrasa, le fret aérien n'est pas une option intéressante. « Il y a très peu de clients qui veulent des mangues bio qui ont pris l'avion. En conventionnel, il existe des clients spécifiques pour les mangues par avion, mais ils sont beaucoup moins nombreux dans le secteur biologique. »
Entre-temps, l'approvisionnement en mangues africaines est en train de prendre forme. « Nous commençons par la Côte d'Ivoire, un peu le Burkina Faso et ensuite le Sénégal. Toutefois, ce commerce devient de plus en plus difficile dans certains cas en raison des conditions politiques et du climat. Nous enchaîneront ensuite avec les mangues Keitt de Colombie et de République dominicaine. Les perspectives sont bonnes car il n'y a pas trop de marchandise sur le marché, sans qu'il y ait eu rupture d'approvisionnement cette année. Nous attendons avec impatience notre certification ROC pour les mangues biologiques, car nous y voyons une belle valeur ajoutée ! »
Pour plus d'informations :
Oscar van Reisen
Fairtrasa
Tél. : +31 174291604
[email protected]
www.fairtrasa.com