Mardi dernier, à la veille de medFEL, l'Association Interprofessionnelle Melon et l'AOP Pêches et Abricots de France ont organisé conjointement une journée technique, suivi d'une soirée débat au Palais des Congrès de Perpignan qui a réuni plus de 180 personnes. Pilotage de la saison, coûts de revient et accords avec la distribution : retour sur les temps fort de ces deux lancements de campagne.
Deux demi-journées de présentation technique
L'objectif de la journée ? « Prendre la température des futures campagnes, se mettre à jour des dernières informations techniques et donner l'occasion aux fournisseurs et clients de se réunir », explique Raphaël Martinez, directeur de l'AOP Pêches et Abricots de France. Un rendez-vous d'autant plus important qu'il permet de renforcer le lien entre l'amont et l'aval, essentiel pour des « relations commerciales apaisées et fluides ». « Pour cela nous devons montrer les enjeux et donc tous les aspects et différentes phases en production », ajoute Jérôme Jausseran, vice-président de l'AIM, qui précise que si les produits sont différents les difficultés sont les mêmes (hausse des coûts de production, diminution des solutions phyto et donc hausse de la pression sanitaire, aléas climatiques…). Les participants à la demi-journée melon (matin) se sont donc retrouvés dans les locaux de Force Sud à St Thibery dans l'Hérault (34) pour une visite exploitation et un parcours découverte : atelier conditionnement, qualité, biodiversité, plantation et production. Quant à l'après-midi fruits à noyau c'est à Torreilles dans les Pyrénées-Orientales (66) sur l'exploitation Les Fruits du Canigou que les participants ont suivi le parcours : atelier production, effets du changement climatique, démarche vergers écoresponsables (mode de production, agroécologie…), nouvelles variétés et enfin gamme de produits.
Visite technique dans les Pyrénées-Orientales. Alexandre Morin (Savajols), David Massot (Fruits du Roussillon) et Samuel Alteirac (SAS Estagel), 3 producteurs issus de la génération Y, la future génération à la tête de l'AOP Pêches et Abricots de France
Haro sur le melon à 0,99 centimes
Place ensuite à la soirée débat au Palais des Congrès, durant laquelle la filière melon a rappelé l'importance d'améliorer l'image prix du produit. « Depuis la création du GRP Melon (Groupe de Réflexion Prix sur le melon) piloté par Interfel, il est ressorti plusieurs points : le premier c'est que le melon est le produit le plus promotionné de l'ensemble des fruits et légumes par rapport à sa durée de commercialisation », explique Jérôme Jausseran. « Mais c'est également le produit le plus régulièrement en crise conjoncturelle avec une image prix beaucoup trop basse ». C'est donc sur ce point que la filière melon espère avancer avec l'appui de la distribution, car un prix trop bas au détail est dévastateur pour la filière. « Depuis le SIA, suite au GRP Melon nous avons rencontré l'ensemble des acteurs de la GMS et même si rien n'a été officiellement signé, nous avons obtenu un accord oral de la quasi-totalité des enseignes pour qu'aucune ne dégaine une mise en avant à 99 centimes la pièce en calibre 12. Par contre si une le fait, l'ensemble des distributeurs est unanime, ils riposteront ».
Visite technique chez Force Sud dans l'Hérault
Des mises en avant et promotions oui, mais au bon moment
Si les besoins des deux filières sont différents certaines priorités, elles, sont communes. C'est le cas notamment des mises en avant dans le cadre des pics de production. Pour les abricots pêches et nectarines « la programmation est essentielle pour éviter les crises », rappelle Raphaël Martinez. C'est donc en ce sens et dans le cadre des accords de partenariat avec la GMS, que l'AOP propose la 'quinzaine de l'abricot', du 23 juin au 5 juillet. Il s'agit de mettre en avant la production française en rayon durant ce pic de production à travers la proposition d'une large gamme allant des produits premium mûr à point, lité, vrac aux barquettes premier prix. L'AOP organisera pendant ces 15 jours une campagne radio pour soutenir cette quinzaine. Même son de cloche pour le melon à ceci près que « contrairement aux fruits à noyau, le melon ne peut faire l'objet de programmation puisque les pics de production ne peuvent être estimés à l'avance. Donc sur ce point il est nécessaire que les promotions soient adaptées chaque campagne pour être en adéquation avec l'offre », explique Jérôme Jausseran.
Pression sur les prix et coûts de revient
Parmi les autres thèmes abordés durant la soirée, utiliser les coûts de revient comme indicateur de marché, une problématique qui concerne d'ailleurs toutes les filières confrontées à la hausse de leurs coûts de production. « Nous ne pouvons pas avoir de pression continue à la baisse sur les prix de la part de la distribution au risque de ne pas être en mesure de couvrir les charges », explique Raphaël Martinez. Un aspect également essentiel dans la filière melon à une différence près toutefois : « Le melon étant acheté à la pièce, le coût de revient étant calculé au kilo, il ne peut pas être utilisé comme un indicateur de marché mais nous savons que c'est la main-d'œuvre qui en constitue la part la plus importante », précise Jérôme Jausseran.
Visite technique chez Force Sud dans l'Hérault
Pour plus d'informations :
AOP Pêches et Abricots de France
1120, route de Saint-Gilles
Mas de l'Agriculture
30000 Nîmes
Tél : 06 09 98 38 09
AIM Melon
1 rue Charles Lacretelle
49070 Beaucouzé
Tél : 06 03 16 84 33