Le marché mondial de la mangue traverse une saison complexe marquée par une offre changeante, des défis climatiques et une demande en évolution, les exportateurs s'adaptant aux pressions logistiques et à la fluctuation des prix.
En Amérique du Nord, l'offre de mangues rouges au Mexique s'est stabilisée, mais les variétés jaunes restent limitées alors que les calibre se réduisent et que la demande est stimulée par les promotions saisonnières. Le Mexique prévoit une augmentation de 10 % en 2025 et continue de faire face aux effets des conditions météorologiques sur la récolte d'Ataulfo.
Le Pérou a clôturé prématurément une saison à fort volume, compliquée par des problèmes logistiques et le chevauchement de la concurrence du Brésil et de l'Équateur, qui a fait grimper les coûts de transport. Le Brésil maintient un approvisionnement tout au long de l'année en Palmer et Tommy Atkins, avec des exportations en expansion vers la Corée du Sud et l'Afrique du Sud, et des prix locaux en hausse en raison de la pénurie de Tommy.
Les exportations de mangues Tommy Atkins du Nicaragua ont fortement augmenté, de 74 % cette saison, avec des expéditions régulières depuis février. La République dominicaine (via Haïti) a expédié plus de 500 000 boîtes de Mingolo aux États-Unis, les prix les plus élevés atteignant 13,65 euros dans le sud de la Floride.
Le marché italien passe des mangues péruviennes expédiées par avion aux mangues en provenance du Mexique, de la Côte d'Ivoire et du Brésil, avec des prix en baisse en raison du chevauchement de l'offre. La France connaît une faible demande de mangues et une pression sur les prix en raison du chevauchement des arrivages en provenance du Pérou et de l'Afrique de l'Ouest qui pèse sur le marché.
En Espagne, le secteur de la mangue andalouse bénéficie d'une forte floraison, avec 5 100 hectares cultivés et une production pour 2024 proche de 20 000 tonnes. Le marché allemand reste dominé par les mangues Kent du Pérou, bien que les importations de fruits tropicaux devraient diminuer légèrement en raison de l'évolution de la demande due à l'inflation.
La saison indienne a commencé tôt et a été perturbée par les droits de douane américains et les coûts de fret aérien liés à la mer Rouge, la croissance des exportations américaines restant limitée. En Chine, l'offre de mangues Guifei à Hainan s'est remise des problèmes météorologiques du début de la saison, avec des prix stabilisés et des ventes Jinhuang en hausse.
La saison sud-africaine est terminée, à l'exception des fruits du Cap occidental, l'offre hivernale se déplaçant vers les importations en provenance du Pérou et du Mozambique. Au Sénégal, le début de la récolte est incertain en raison d'une maturation irrégulière, mais 70 % de la production devrait provenir de la région de Niaye d'ici à la mi-juin.
La Côte d'Ivoire a commencé sa saison tôt avec des mangues Kent de grande qualité, et les exportations devraient se poursuivre jusqu'en juillet si les pluies se maintiennent. Le Mali, bien que produisant 800 000 tonnes par an, n'exporte que 11 000 tonnes en raison d'un accès portuaire limité, se concentrant sur le Maroc et l'Europe.
Le Burkina Faso a commencé sa campagne biologique tôt pour répondre à la demande du Ramadan, mais la concurrence mondiale et les coûts de transport élevés ont limité les exportations vers l'Europe.
Amérique du Nord : un déficit d'approvisionnement à court terme attendu pour les variétés jaunes
L'offre de mangues en provenance du Mexique est actuellement bonne et régulière après une récente pénurie. On s'attend à une forte offre de mangues rouges, mais les mangues jaunes seront limitées. Alors qu'il y avait auparavant beaucoup de fruits plus gros, la taille s'oriente à présent vers de plus petits calibres - 18 et 20 au lieu de 10, 12 et 14. La disponibilité des mangues jaunes restera sporadique jusqu'à ce que la récolte soit transférée, dans quelques semaines, dans les nouvelles régions de production du nord du Mexique, telles que Nayarit et Sinaloa.
Outre la production mexicaine, de plus petits volumes arrivent de pays tels que le Guatemala, le Nicaragua, la République dominicaine et Haïti, avec des disponibilités principalement sur la côte Est. L'offre globale est comparable à celle de la même période de l'année dernière, avec environ 80 millions de livres (36 287 tonnes métriques) expédiées depuis le début de l'année.
La demande reste forte, soutenue par l'activité promotionnelle pour Cinco de Mayo et les événements à venir, notamment la fête des mères et le week-end du souvenir. Les prix sont actuellement légèrement plus élevés qu'à la même période l'année dernière.
Mexique : les exportations d'Ataulfo sont en tête, avec les États-Unis comme principale destination
Le Mexique reste le principal fournisseur de mangues aux États-Unis, ayant expédié plus de 23 millions de boîtes jusqu'au 19 avril. La production totale prévue pour 2025 est de 98,5 millions de boîtes, ce qui représente une augmentation de 10 % par rapport à 2024.
La variété Ataulfo est principalement exportée depuis les États du Chiapas et d'Oaxaca. Grâce à sa géographie diversifiée, le Mexique est en mesure de produire des mangues tout au long de l'année.
Toutefois, le climat a posé des problèmes cette saison. Une floraison atypique s'est produite en janvier et février, et 40 fronts froids ont été enregistrés, affectant à la fois le volume et la qualité des fruits.
La principale destination des exportations reste les États-Unis, qui reçoivent plus de 80 % des expéditions de mangues du Mexique. Des efforts sont également déployés pour promouvoir les mangues Ataulfo sur les marchés européens.
Pérou : un démarrage précoce a entraîné des chevauchements et une augmentation des frais de transport
La campagne péruvienne de promotion des mangues a été complexe mais finalement réussie. Malgré de nombreux défis logistiques - notamment des pénuries de conteneurs, des retards d'expédition, un manque de cartons, des perturbations dues aux vagues côtières et une menace de grève aux États-Unis - un solide volume d'exportation a été atteint.
Mais la campagne a commencé avec près d'un mois d'avance, ce qui a entraîné un chevauchement avec la saison du Brésil sur le marché européen et celle de l'Équateur sur le marché américain. Cela a créé une concurrence intense au cours des mois de décembre et janvier. En outre, la saison péruvienne a coïncidé avec les exportations chiliennes de myrtilles, de raisins et de cerises, ce qui a mis à rude épreuve la logistique et fait grimper les coûts de fret en raison de l'augmentation de la demande de conteneurs.
En résumé, il s'agissait d'une campagne à fort volume, mais caractérisée par une offre excédentaire sur le marché et une pression logistique importante.
Brésil : de nouveaux marchés ciblés alors que les prix intérieurs augmentent
Le Brésil poursuit sa campagne active de mangues avec les variétés Palmer et Tommy Atkins, permettant une production presque tout au long de l'année. Les exportateurs ont élargi leur champ d'action à l'Argentine et prévoient des expéditions aériennes vers la Corée du Sud et l'Afrique du Sud.
Récemment, la variété Tommy s'est raréfiée, ce qui a entraîné une hausse des prix sur le marché intérieur. Une reprise des volumes est attendue entre juin et juillet.
Les prix actuels pour une boîte de 8 kg sont d'environ 6 USD (environ 5,55 €) au Chili et de 4,70 USD (environ 4,35 €) en Argentine.
Nicaragua : la Tommy Atkins assure des expéditions régulières depuis février
Le Nicaragua connaît une forte croissance dans sa campagne d'exportation de mangues, ayant expédié 466 675 boîtes jusqu'au mois d'avril. Le volume total prévu pour la saison est de 791 575 boîtes, ce qui représente une augmentation de 74 % par rapport à 2024.
La totalité de la production de mangues du pays est constituée de la variété Tommy Atkins, avec des expéditions régulières depuis la fin du mois de février.
République dominicaine : Prix élevés sur le marché du sud de la Floride
Au 19 avril, Haïti a exporté 502 947 boîtes de mangues, avec une projection saisonnière de 2,3 millions de boîtes.
Le pays ne produit que la variété Mingolo, principalement destinée au marché américain. Dans le sud de la Floride, les prix ont atteint jusqu'à 14,75 USD par boîte (environ 13,65 €).
Italie : les mangues de fin de saison transportées par avion sont encore disponibles, le marché s'adapte aux nouvelles origines
La campagne de mangues péruviennes touche à sa fin et devrait s'achever vers la semaine 19, marquant la conclusion d'une saison qui a enregistré des volumes nettement supérieurs à ceux de l'année précédente. C'est ce qu'a indiqué le responsable des achats d'une entreprise italienne spécialisée dans l'importation et la distribution de fruits exotiques et de contre-saison. "En 2024, nous avons fait face à une campagne compliquée, fortement affectée par des phénomènes climatiques tels qu'El Niño, qui ont causé d'importantes difficultés de production. Cette année, en revanche, la situation a été plus favorable, avec une disponibilité importante des produits."
Une fois la campagne péruvienne terminée, le Mexique entrera en pleine production, notamment avec la variété Kent. Simultanément, le Brésil se prépare également à une activité accrue. "Les zones de production brésiliennes connaissent une évolution positive : la qualité des mangues est bonne et les volumes sont conformes aux prévisions. Les perspectives pour avril et mai restent optimistes, avec une offre stable et un intérêt continu du marché.
Selon un grossiste du nord de l'Italie, le marché de la mangue a montré des signes de reprise. Toutefois, le chevauchement de l'offre de différentes origines a actuellement un impact sur le marché, en particulier avec le début de la saison en Côte d'Ivoire. Avec la fin de la saison péruvienne et les problèmes de qualité observés dans la variété Kent, le marché s'est presque entièrement tourné vers les mangues de Côte d'Ivoire. Le prix d'achat moyen des mangues transportées par voie maritime est d'environ 6,50 euros par caisse de 4 kg contenant six à dix fruits.
Parallèlement, l'arrivée de nombreuses cargaisons en provenance du Brésil - principalement des variétés Palmer et Tommy - a entraîné une baisse des prix. Aux Pays-Bas, les prix ont chuté jusqu'à 5 euros par caisse en raison du ralentissement de la demande du marché. Les mangues péruviennes de fin de saison, en particulier de la région de Casma, restent disponibles par fret aérien et se vendent à environ 5,00 €/kg. Une caisse de 6 kg s'achète entre 29 et 30 euros.
La campagne de fret aérien de la Côte d'Ivoire a également commencé, proposant les mangues Kent à des prix légèrement inférieurs à ceux du Pérou, entre 3 et 4 euros de moins par kilogramme. Néanmoins, les mangues péruviennes restent préférées tant qu'elles sont disponibles en bon état. Bientôt, les expéditions de fret aérien se déplaceront entièrement vers l'Afrique de l'Ouest. Le Burkina Faso entrera sur le marché et les mangues mexicaines devraient arriver début juin.
Un autre grossiste du nord de l'Italie signale qu'il achète actuellement des mangues péruviennes expédiées par avion et d'excellente qualité. Le prix de gros est d'environ 5,50 €/kg. Après le Pérou, les mangues entrantes proviendront du Mexique et de la Côte d'Ivoire. Les mangues péruviennes arrivent par avion à l'aéroport de Madrid, en Espagne, où une panne d'électricité survenue le 28 avril a entraîné des retards de déchargement de 24 à 48 heures pour certaines cargaisons.
France : la faiblesse de la demande et le chevauchement de l'offre pèsent sur les prix
Le marché de la mangue se trouve actuellement à un tournant, la campagne péruvienne touchant à sa fin et celle de l'Afrique de l'Ouest commençant à peine. Le Pérou devait terminer sa campagne plus tôt, mais des problèmes logistiques, notamment des retards dans l'arrivée des conteneurs, ont prolongé sa présence sur le marché.
La transition s'avère complexe en raison de plusieurs facteurs. La qualité des mangues péruviennes en fin de saison est irrégulière. En même temps, la disponibilité simultanée de mangues de deux origines différentes multiplie les possibilités de choix pour les clients et favorise la concurrence sur les prix, ce qui intensifie la pression à la baisse sur les prix. En outre, la consommation de mangues est actuellement faible, ce qui accroît le risque d'une offre excédentaire dans les prochains jours.
Les prix sont sous pression, avec des niveaux actuels inférieurs à la moyenne pour la Côte d'Ivoire et encore plus bas pour le Pérou. Toutefois, cette situation devrait être temporaire. Les importateurs accélèrent la conclusion de la campagne péruvienne, tandis que les supermarchés prévoient des activités promotionnelles pour vendre rapidement les volumes restants. Ces mesures devraient contribuer à stabiliser le marché dans les semaines à venir.
Espagne : la zone de production atteint 5 100 hectares dans le sud du pays
Les pluies abondantes du printemps cette année en Andalousie, la principale région productrice de mangues en Espagne, ont entraîné une floraison beaucoup plus importante. Cela pourrait indiquer une récolte plus importante pour 2025, bien qu'il soit encore trop tôt pour le confirmer, la saison commençant généralement à la fin du mois d'août ou au début du mois de septembre.
La production de 2024 a connu une légère reprise par rapport à l'année précédente. Toutefois, les rendements sont restés bien en deçà des niveaux enregistrés avant 2023, en raison de la sécheresse et des basses températures pendant la période de nouaison. L'année dernière, la production totale de mangues en Andalousie s'est élevée à près de 20 000 tonnes.
Pour la campagne 2024, 5 100 hectares ont été officiellement enregistrés pour la culture de la mangue en Andalousie. Parmi ceux-ci, 4 901 hectares sont actuellement en production. La province de Malaga représente la majorité, avec 4 598 hectares - environ 90 % de la surface de culture de mangues de la région - suivie par la province de Grenade avec 472 hectares.
Les mangues espagnoles continuent de renforcer leur position sur le marché intérieur, soutenues par le label de qualité "Mango de Málaga". Ce label vise à mettre en évidence des caractéristiques distinctives telles qu'une maturation optimale, une empreinte carbone plus faible et une plus grande durabilité de la culture par rapport aux mangues importées, en particulier celles du Brésil.
Allemagne : la Kent péruvienne reste dominante, les fruits israéliens sont attendus pour la mi-mai
Les mangues Kent d'origine péruvienne continuent de dominer le marché. Les premières arrivées en provenance d'Israël sont attendues pour la deuxième quinzaine de mai. Cependant, avec la disponibilité croissante des baies et des fruits à noyaux européens, les mangues perdent peu à peu de leur importance.
Selon Statista, le volume des importations de fruits tropicaux et subtropicaux en Allemagne, dont les mangues sont un élément clé, devrait atteindre environ 1,8 million de tonnes en 2024. Cela représente une légère baisse par rapport à l'année précédente, peut-être liée à l'inflation et à la diminution de la demande de fruits exotiques qui en découle.
Inde : les coûts du fret aérien affectés par la crise en mer Rouge
La saison normale d'expédition des mangues indiennes s'étend de mars à juin. Cette année, cependant, certains fruits sont entrés sur les marchés locaux plus tôt que d'habitude, en raison de conditions météorologiques favorables dans certaines régions de culture.
L'annonce des nouveaux droits de douane américains a coïncidé avec les premières expéditions aériennes de mangues indiennes vers les États-Unis. L'incertitude initiale était due au fait que le mécanisme de mise en œuvre des droits de douane n'était pas entièrement compris. Les mangues indiennes ont longtemps été soumises à un droit d'importation de base de 6,6 cents par kilogramme. Les droits de douane nouvellement annoncés introduisaient un taux temporaire de 10 %, qui devait passer à 26 % à partir du 9 avril. Cette augmentation a été suspendue pendant 90 jours, mais le droit de 10 % reste en vigueur.
Les marchés d'exportation traditionnels de l'Inde pour les mangues sont le Moyen-Orient et l'Europe, deux marchés desservis depuis plusieurs décennies mais dont le potentiel de croissance est limité. Bien que l'Inde ait accès au marché américain depuis 2007, les volumes d'exportation vers ce pays n'ont commencé à augmenter que ces dernières années. Les exportations ont été temporairement interrompues pendant les deux années qu'a duré la pandémie de COVID-19.
En outre, les perturbations en cours dans la région de la mer Rouge ont contribué à des augmentations significatives des tarifs de fret aérien, ce qui complique encore la logistique des exportations.
Chine : l'amélioration de l'offre et de la qualité rétablit l'équilibre du marché à Hainan
À Hainan, la plus grande région productrice de mangues de Chine, la production et la qualité des mangues Guifei - la principale variété - se sont progressivement stabilisées et les prix sont revenus à des niveaux normaux, légèrement supérieurs à ceux de la même période de l'année dernière.
En septembre de l'année précédente, un super typhon avait provoqué une chute importante des fleurs, réduisant la production de mangues en début de saison. En outre, les températures élevées dans les régions de culture depuis le début de l'année ont entravé le développement des fruits tropicaux, ce qui s'est traduit par une diminution du nombre de mangues répondant aux normes de qualité moyenne et haut de gamme. Ces facteurs ont contribué à la hausse des prix et à l'instabilité de la qualité au début de la saison. Les conditions se sont améliorées depuis le mois de mars.
Actuellement, les prix des mangues Guifei sont inférieurs d'environ 35 % à ceux du début de la saison et se rapprochent des niveaux de l'année dernière. Si les températures continuent d'augmenter et restent stables, les prix pourraient diminuer légèrement, mais on ne s'attend pas à des fluctuations importantes.
Les principales variétés de mangues sur le marché sont Guifei et Jinhuang. Les mangues Jinhuang sont plus abordables et ont gagné des parts de marché. Toutefois, pour les consommateurs à la recherche de cadeaux haut de gamme, les mangues Guifei mûries sur l'arbre restent le choix préféré. Malgré une plus grande prudence sur le marché des cadeaux d'affaires ces dernières années, de nombreux clients choisissent de réduire leurs volumes de commandes plutôt que de se détourner des mangues Guifei.
Afrique du Sud : les fruits du Cap-occidental sont encore disponibles, les importations répondent à la demande hivernale
La saison des mangues en Afrique du Sud est terminée, à l'exception de la dernière récolte du Cap-Occidental, qui suit de loin les principales périodes de production dans le Limpopo et le Mpumalanga. Chez un détaillant haut de gamme, un sac de 1,8 kg minimum de mangues du Cap occidental se vend actuellement à un peu moins de 100 rands (environ 4,73 euros).
Sur le marché municipal de Johannesburg, le prix moyen des mangues est de 30 rands par kilogramme (environ 1,40 €).
Les importations, principalement en provenance du Pérou, approvisionneront le marché sud-africain pendant les mois d'hiver. L'année dernière, les importations de mangues indiennes ont également été autorisées. En novembre, le marché commencera à recevoir des mangues fraîches en provenance de la sous-région, en particulier du Mozambique.
Sénégal : la région de Niaye devrait produire la majeure partie de la récolte à la mi-juin
Le Sénégal est connu pour ses mangues rouges Kent, mais l'industrie a été confrontée à des défis constants en raison des infestations de mouches des fruits et des perturbations climatiques. L'année dernière, le début tardif de la saison a créé des difficultés commerciales majeures pour les exportateurs sénégalais, qui ont dû faire face à la concurrence des mangues d'Amérique latine.
Cette année, le début de la saison reste incertain. Un producteur note : "Habituellement, les premières récoltes dans le centre du pays ont lieu en mai, mais nous ne savons toujours pas quand la récolte commencera cette saison. Nous ne constatons pas de régularité dans la maturation en raison de l'instabilité du climat. Ce que l'on sait, c'est que le gros de la production, près de 70 %, qui provient de la région de Niaye, est attendu pour la mi-juin.
Les producteurs sénégalais espèrent mettre fin à un cycle de trois saisons consécutives marquées par des difficultés de production et de commercialisation. Comme l'a déclaré un producteur, "nous nous attendons à une production record et à une meilleure qualité cette année".
Côte d'Ivoire : la variété Kent reste la première variété d'exportation grâce à des conditions météorologiques favorables
En Côte d'Ivoire, la campagne de mangues a commencé fin mars, plus tôt que l'année précédente. La campagne a commencé par des expéditions par voie maritime, suivies plus tard par des exportations par voie aérienne. Les producteurs font état d'une meilleure qualité des fruits cette saison, attribuée à des conditions météorologiques favorables.
La variété la plus exportée est la Kent, connue pour sa couleur rouge intense. La saison devrait se poursuivre jusqu'en juillet, à moins que des pluies précoces n'arrivent, ce qui pourrait entraîner une augmentation de l'activité des mouches des fruits et une fin plus précoce.
L'année dernière, la Côte d'Ivoire a exporté 32 000 tonnes de mangues sur une production totale de 180 000 tonnes. Selon un exportateur, il s'agit d'une bonne performance à l'exportation, compte tenu du volume élevé de mangues disponibles sur le marché et des prix plus élevés des mangues ivoiriennes par rapport à celles du Sénégal et du Mali.
Mali : Les exportations restent limitées malgré une production élevée
Au Mali, premier producteur de mangues d'Afrique de l'Ouest avec une production annuelle de 800 000 tonnes, la campagne de mangues a débuté le 10 mars avec la variété Amélie, suivie de la variété Kent à la mi-avril. Malgré les niveaux de production élevés du pays, les exportations restent limitées à seulement 11 000 tonnes, principalement en raison de problèmes logistiques. En tant que pays enclavé, le Mali dépend des ports des pays voisins pour l'accès à l'exportation.
La production de cette année serait stable en termes de volume, de qualité et de prix. Les mangues maliennes sont exportées vers plusieurs pays européens, dont la France, les Pays-Bas et l'Espagne. Cependant, le principal marché d'exportation reste le Maroc.
Burkina Faso : l'enclavement et la concurrence mondiale pèsent sur la demande
Au Burkina Faso, la campagne d'exportation de mangues biologiques a commencé tôt, fin février, afin de répondre à la demande pendant le mois de Ramadan. Cette saison, les conditions climatiques ont été généralement favorables, marquées par une période de pluie plus courte mais plus intense.
La demande européenne est en baisse en raison d'une forte concurrence mondiale, y compris de la part d'autres pays d'Afrique de l'Ouest. Le Sénégal et la Côte d'Ivoire bénéficient d'un accès direct à l'océan Atlantique, tandis que l'enclavement du Burkina Faso augmente les coûts de transport.
Comme l'explique un exportateur, "l'offre mondiale a explosé, ce qui a ralenti l'intérêt pour les mangues d'Afrique de l'Ouest. Notre saison est courte, alors que les origines latino-américaines ont l'avantage d'une saison plus longue". Malgré ces contraintes, le Maroc reste le principal marché d'exportation du Burkina Faso, absorbant d'importants volumes dans des conditions de paiement attractives.
Semaine prochaine : la fraise