L'Afrique du Sud a dépassé le Chili pour devenir le premier exportateur de pommes de l'hémisphère sud, selon les données de l'organisation Hortgro. À la semaine 22, elle devançait le Chili de 2,6 millions de cartons, soit une avance de 16 %.
La géographie confère à l'Afrique du Sud un atout stratégique majeur. « L'Afrique du Sud est plus proche de l'Europe, du Moyen-Orient et du continent africain que le Chili », souligne Pieter-Steyn de Wet, économiste agricole chez Hortgro. Cette proximité réduit le temps de transit et limite les risques de détérioration des fruits pendant le transport.
Par ailleurs, des normes phytosanitaires rigoureuses permettent au pays de consolider sa position sur des marchés clés et d'en conquérir de nouveaux. La diversité variétale constitue également un levier majeur pour renforcer l'efficacité commerciale. Cette dynamique est renforcée par la baisse des rendements chiliens due au climat. Depuis 2008, l'Afrique du Sud a connu une vague d'investissements favorisant l'expansion des vergers, l'amélioration des variétés cultivées et l'introduction de technologies de pointe telles que la plantation en haute densité et l'installation de filets de protection. Ces avancées ont permis une hausse de 30 % de la production de pommes au cours des huit dernières années, soutenant ainsi la progression des exportations.
D'après les chiffres de la World Apple and Pear Association, la récolte chilienne de pommes en 2025 devrait être inférieure de 44 % à celle de 2016, tandis que les exportations reculeraient de 32 %. Malgré ces défis, Pieter-Steyn de Wet reste confiant : « Même si la première place n'est pas garantie, l'Afrique du Sud aborde l'avenir de la filière pomme avec optimisme et nous constatons une croissance continue de la production et des exportations à moyen terme. » Le pays consolide ainsi sa réputation de fournisseur de fruits de premier plan.
Des défis subsistent néanmoins, notamment en lien avec la variabilité climatique, qui affecte les rendements d'une saison à l'autre. Les problèmes logistiques au port du Cap restent également une préoccupation, mais les efforts déployés pour moderniser les infrastructures et améliorer la gestion portuaire devraient contribuer à atténuer les tensions dans la chaîne logistique.
Source : Freight News