Le secteur marocain de la tomate reste confronté à des conditions météorologiques défavorables et à une pénurie de main-d'œuvre. L'année 2025 marque la sixième année consécutive de sécheresse. Malgré ces obstacles, le Maroc reste un acteur de premier plan sur le marché européen, en particulier face à l'Espagne.
Les chiffres des exportations marocaines restent stables et constituent une source de revenus essentielle dans des conditions de marché difficiles. Khalid Saïdi, président de l'Association des producteurs et exportateurs de fruits et légumes du Maroc (APEFEL), a déclaré : "C'est grâce à cette moitié de la production qui est exportée que les producteurs parviennent à s'en sortir". Au cours de la période janvier-mars 2025, les exportations de tomates du Maroc vers l'Espagne ont atteint 31 986 tonnes, soit une augmentation de 34,9 % en glissement annuel, selon la Commission européenne. En outre, les exportations marocaines vers l'UE ont connu une croissance de 58,2 % au cours de la dernière décennie.
Dans un contexte de pénurie d'eau, les agriculteurs marocains se tournent vers des cultures plus lucratives telles que les framboises et les myrtilles. James Tyler, chercheur en météorologie et cultures chez Expana, a observé que "les précipitations ont été inférieures à la moyenne pendant la majeure partie de l'année 2024, ce qui a créé une situation défavorable pour l'industrie agricole à l'approche de 2025. Depuis le début de l'année 2025, les précipitations sont restées inférieures à la moyenne. L'exception a été le mois de mars, lorsque des tempêtes ont apporté de fortes pluies dans le pays, rétablissant les perspectives pour l'agriculture et l'utilisation de l'irrigation. Mais depuis, les précipitations n'ont pas été abondantes. À la fin du mois de mai, le Maroc avait reçu 21 % de précipitations en moins par rapport aux prévisions historiques pour 2025. Cette sécheresse prolongée dure depuis six années consécutives".
La pénurie de main-d'œuvre, accentuée par la migration vers les exploitations agricoles européennes ou les industries locales telles que l'automobile, est une source d'inquiétude pour les exportations marocaines. Selon M. Saïdi, "être producteur dans l'industrie de la tomate au Maroc est devenu une profession à risque. De nombreuses personnes se reconvertissent".
Source : Mintec/Expana