Le mardi 17 juin 2025, le centre de séminaires Nieuwgoed a accueilli l'assemblée générale annuelle de FVPhouse, l'organisation englobant Vegebe, Fresh Trade Belgium et Belgapom, trois associations professionnelles, représentent les intérêts des grossistes et transformateurs belges de pommes de terre, de légumes et de fruits. Près de Gand, en Flandre les membres, les directeurs et l'intervenant invité Marc Buelens, professeur émérite à la Vlerick Business School et à l'Université de Gand, se sont rencontrés. Le message du professeur était le suivant : il faut adapter son système de penser à la période que l'on traverse.
« L'année a été riche en défis pour les différentes organisations. Après des années de politiques favorisant le libre-échange, le commerce mondial s'oriente désormais vers plus de protectionnisme, y compris en Europe », a souligné Jeroen Buyck, de Calsa, et président de Fresh Trade Belgium. « L'UE, autrefois fondée sur un marché unique sans barrières commerciales, se concentre aujourd'hui de plus en plus sur les droits des consommateurs, la protection sociale et l'environnement, ce qui entraîne de nombreuses charges administratives pour les petites et moyennes entreprises en particulier. Dans le secteur des fruits et légumes frais, l'inflation, la hausse des prix de l'énergie et le changement climatique ajoutent à la pression. Néanmoins, le secteur continue de chercher des solutions par le biais de la coopération, dans le but de continuer à fournir aux consommateurs des aliments sains, savoureux et durables. »
Ben Muyshondt, Pomuni et président de Belgapom, abonde dans le même sens : « Le changement climatique affecte de plus en plus le secteur de la pomme de terre, les périodes humides compliquant la culture et la récolte. La pénurie de plants reste un problème majeur. Le secteur se concentre sur la culture durable, mais il est confronté à des défis tels que la gestion de l'eau, l'utilisation d'engrais et la protection des cultures. Les réglementations européennes plus strictes et les demandes des clients obligent à agir. Au sein de FVPHouse, des plans ont été élaborés et nous sommes prêts à prendre des responsabilités, mais la coopération avec d'autres parties est essentielle. Il faut une vision claire et un esprit de décision, car ce n'est qu'en unissant nos efforts que nous pourrons maintenir le succès du secteur. »
Il en va de même pour l'industrie de transformation. « 2024 a été une année mouvementée pour le secteur agricole, avec des protestations contre trop de réglementations et de charges administratives, dans lesquelles le secteur a trouvé un soutien. Les politiciens ont souvent mal compris les vrais problèmes et ont rejeté la responsabilité sur les transformateurs. Les revenus des agriculteurs dépendent non seulement des prix des produits de base, mais aussi de la qualité, des rendements et du cadre juridique. Après plusieurs élections, l'orientation politique est plus pragmatique, avec la mise à jour des objectifs du Green Deal et l'approbation de la loi sur la restauration de la nature. On plaide pour moins de bureaucratie et plus de coopération entre l'environnement, l'agriculture, la transformation et le gouvernement, en veillant à un bon équilibre des intérêts. Le secteur veut continuer à faire des affaires sans règles inutiles », a déclaré Jan Ingelbeen, Greenyard Frozen et président de Vegebe.
Penser différemment
Un retour sur de grands événements, notamment l'édition record d'Interpom 2024 a souligné l'enthousiasme et l'énergie présente pour construire un avenir radieux. Après un après-midi de réunions, la salle studieuse a été remplacée par l'accueillante terrasse, où l'attention s'est d'abord portée sur la conférence de Marc Buelens. Le professeur, spécialisé dans la psychologie organisationnelle, est un orateur passionné. Il a emmené les membres vers un nouvel avenir qui exigeait une nouvelle façon de penser. Il l'a fait en cinq points, qu'il a expliqués, et Buelens, lui-même écrivain, a voulu utiliser des suggestions de livres pour inciter l'auditoire à explorer davantage par lui-même la façon dont le monde change et la manière dont on peut l'accompagner. « La géopolitique fait désormais partie du travail principal d'un PDG. »
« Méfiez-vous de l'expérience. On s'y fie parfois trop. » Selon Buelens, il faut savoir sortir des sentiers battus et être créatif. Et puis, il faut utiliser les forces distinctes de chaque individu, des domaines où la personne se montre exceptionnellement douée. Cela implique forcément des manquements sur d'autres aspects, qui doivent être pris en compte et peuvent être corrigés. Pensez à Elon Musk, génie, mais totalement démuni sur certains points, ou à l'IA, qui peut faire avancer le monde, mais qui présente encore de nombreuses lacunes. Buelens pense que les organisations et les sociétés progressent réellement grâce à des personnes ou des processus dotés de talents et d'une vision distincts, même si ces personnes sont parfois difficiles, singulières ou difficiles à intégrer. »
Il poursuit en affirmant qu'il faut penser comme un joueur de poker en applicant une combinaison de raisonnement analytique sur les chances de réussite et sur l'opportunité de bluffer. Des compétences rationnelles combinées à des compétences humaines. Lire ce que font les autres. Il utilise ici une citation du célèbre joueur de poker Amarillo Slim : Jouez le joueur, pas les cartes. Enfin, il préconise de revenir aux fondamentaux, et pas seulement aux principes de base, mais aux fondements les plus profonds de ce qui compte vraiment. Connaître son métier sur le bout des doigts et aller au cœur du modèle économique. « Quelle est la valeur non négligeable de votre entreprise ? Enfin, il termine par le poème 'If' de Rudyard Kipling, qui, selon lui, indique exactement comment regarder le monde. « A lire, relire et relire encore ! »
Photos Andries Gunter
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