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Ouverture officielle de la saison en Belgique

« Si nous ne prenons pas garde, l'endive de pleine terre aura disparu dans dix ans »

Le dimanche 19 octobre, la saison belge de l'endive de pleine terre a été officiellement ouverte à Steenokkerzeel. Le ministre flamand de l'agriculture, Jo Brouns, et le député du Brabant flamand, Tom Dehaene, se sont notamment rendus sur l'exploitation De Winter - Marine pour rendre hommage à ce produit du terroir flamand. « Le lancement de la nouvelle saison a été grand succès », déclare Willy Vankelst d'Asbl Brussels Grondwitloof. L'association créée en 1995 vise à valoriser le chicon de pleine terre et à défendre les intérêts de ses producteurs. Son secrétaire met aussi en garde : « Notre secteur doit absolument se renouveler, sinon notre produit et savoir-faire pourra complètement avoir disparu dans quelques années. »

© vzw Brussels Grondwitloof

Sur l'exploitation de Steenokkerzeel, que Rita Marine a créée avec son mari Patrick De Winter en 1981, la matinée du dimanche 19 octobre a été consacrée au lancement de la nouvelle saison puis l'après-midi, l'entreprise a ouvert ses portes au public intéressé. Marine, qui dirige seule l'entreprise depuis le décès de son mari en 2021, a présenté à l'assemblée tous les ressorts du métier de producteur d'endive de pleine terre. « L'évènement a suscité un très grand intérêt auprès des professionnels et la participation du public dans l'après-midi a été excellente. Le temps clément a certainement joué un rôle à cet égard, en influençant l'affluence de façon positive. Personnellement, j'ai trouvé que l'inauguration officielle était l'une des meilleures de ces dernières années. »

Saison tardive
Vankelst est en revanche modérément satisfait de la nouvelle saison et estime que la filière doit s'adapter à un environnement changeant. « La saison a commencé plus tard que d'habitude cette année en raison du climat difficile. Normalement, nous commençons fin septembre, mais le temps a été assez sec, de sorte que la croissance des racines a été lente. Par conséquent, la récolte a pu commencer plus tard et les phases de traitement ultérieures ont également été retardées. Certains producteurs n'ont toujours pas commencé. Cette situation est gênante, car les détaillants attendent le produit sur leurs étals dès la fin du mois de septembre. Malheureusement, cette année, nous n'y parvenons pas. »

« La dépendance à l'égard des conditions météorologiques reste un défi. Les détaillants voudraient que la période de vente s'étende de début septembre à fin janvier/février. Ils ont alors de la place dans les rayons, mais notre saison change en raison des conditions climatiques. Nous commençons plus tard et nous continuons aussi plus longtemps. Parfois jusqu'à la fin du mois d'avril. La demande pour les endives de pleine terre est alors moins forte. Il est donc important de sensibiliser le commerce et les consommateurs à cette disponibilité plus tardive. L'Aslb Brussels Grondwitloof promeut activement cet aspect, en discutant avec les acteurs de la chaîne afin de prolonger la période de vente. »

© vzw Brussels Grondwitloof

Ce faisant, Vankelst souligne toutefois que les professionnels eux aussi peuvent prendre davantage d'initiatives. « Il nous faut accorder plus d'attention à la qualité des chicons. Comme le produit est assez cher, les consommateurs attendent un produit au top. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas, aussi parce que la grande distribution base principalement ses choix sur le prix et les kilos et pense pouvoir facilement vendre une qualité médiocre pour beaucoup d'argent. C'est inquiétant, car si la qualité est décevante, nous perdons des consommateurs. C'est pourquoi nous voulons mettre davantage l'accent sur les normes de qualité au sein de la filière et sensibiliser les acteurs sur ces normes. »

Witloofbox
D'autre part, la sensibilisation du consommateur est également nécessaire. « Nous menons déjà des campagnes pour encourager les consommateurs à continuer d'acheter de l'endive de pleine terre même après le mois de janvier. Et la province du Brabant flamand, par exemple, a introduit des boîtes de culture pour les particuliers.« Afin d'impliquer les enfants dans l'agriculture et l'alimentation saine dès leur plus jeune âge, la Witloofbox est distribuée dans les écoles maternelles et primaires, ainsi que dans les structures d'accueil périscolaires du Brabant flamand. Elle est un moyen simple et ludique d'apprendre à cultiver l'endive, un produit typiquement flamand. »

« La boîte contient un kit de culture avec des racines de chicorée, un manuel et du matériel pédagogique tel que la bande dessinée 'Wimmeke Witloof'. Avec la Witloof Box, la province vise non seulement à enseigner aux enfants d'où vient leur nourriture, mais aussi à éveiller leur curiosité pour l'agriculture et les saisons. Tout cela contribue à notre objectif commun de mettre en avant le chicon de pleine terre. »

© vzw Brussels Grondwitloof

Et dans 10 ans ?
Toutes ces initiatives sont selon Vankelst primordiales. Sur la chaîne belge VRT, le producteur Johan Lauwers a déjà exprimé sa crainte qu'il n'y ait plus d'endives de pleine terre d'ici dix ans. « Ce sont des préoccupations que je partage. Le nombre de producteurs a considérablement diminué depuis que j'ai commencé à travailler à l'Asbl Brussels Grondwitloof, il y a une trentaine d'années. Il est passé d'environ 400 à seulement une centaine aujourd'hui. Cela s'explique principalement par le fait que de nombreux producteurs âgés partent à la retraite sans avoir de successeur. D'ici cinq ans, la moitié d'entre eux devraient avoir entre 55 et 65 ans, ce qui signifie qu'ils seront encore plus nombreux à s'arrêter. »

« Certains jeunes producteurs s'installent, mais ça ne suffit pas à enrayer le déclin. Du moins, pas encore, car notre association cherche activement des solutions avec les producteurs. C'est un défi, surtout que le commerce lui, veut un approvisionnement stable. Aujourd'hui, certaines techniques de culture pourraient être développées pour permettre d'étendre la superficie cultivée. En moyenne, un producteur de chicons exploite entre 3 et 8 hectares, ce qui ne permet pas d'obtenir les volumes nécessaires pour répondre à la demande. Il faudrait une certaine forme d'automatisation, sujet sur lequel plusieurs cultivateurs travaillent, afin de gérer une plus grande superficie. En fin de compte, il s'agit d'un scénario réaliste qui pourrait compenser toutes les cessations d'activité. »

Pour plus d'informations :
Willy Vankelst
Asbl Bruxelles Grondwitloof
[email protected]
www.grondwitloof.be

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