Alors que la saison française pour les poivrons sous serre froide n'a pas encore commencé, les premiers poivrons cultivés par Kultive en serres chauffées viennent tout juste d'arriver sur le marché : « Nous avons commencé les ventes en vert il y a 15 jours et le rouge cette semaine », précise Alexandre Picault, directeur commercial chez Kultive. Des volumes pour l'instant confidentiels mais qui devraient peu à peu s'intensifier : « Le démarrage de la saison s'opère timidement et avec des prix légèrement en dessous de ce que l'on a l'habitude de pratiquer en début de saison. Avec le gros manque de lumière que nous avons eu cet hiver, un certain nombre de fleurs ont avorté. Nous craignons donc quelques fléchissements au niveau des volumes en mars/avril. Mais dès que le soleil sera revenu, la production s'intensifiera et nous pourrons certainement compenser ce manque ».
Une demande qui devrait augmenter
Côté consommation, bien qu'elle ne soit actuellement pas au beau fixe, Alexandre Picault reste positif : « Je pense que la majorité des produits actuellement se heurte à la même problématique. Nous sommes depuis ce début d'année dans un contexte un peu poussif où les producteurs créent le besoin auprès des distributeurs. Mais avec les beaux jours qui arrivent et le début du ramadan – période de l'année où beaucoup de poivrons sont consommés –, nous espérons que la consommation sera au rendez-vous dans les jours à venir ».
Des produits d'importation bien implantés dans les rayons
En ce début de saison, le poivron français se heurte également à des produits d'importation bien implantés dans les rayons : « C'est une volonté stratégique de notre part d'arriver de manière précoce sur le marché en proposant les premiers poivrons français de la saison. Mais L'origine France a du mal à se faire une place dans les rayons aux côtés des produits d'imports encore bien représentés actuellement ». Une situation qui malgré tout, est en train d'évoluer positivement : « On sent maintenant que le marché est en train de s'ouvrir, grâce à d'autres produits qui entrent en production comme l'aubergine ou le concombre. Nous jouons donc beaucoup sur l'effet de gamme pour faire ouvrir les lignes ».
Une culture qui permet aux producteurs de se diversifier
Cette année, l'entreprise s'est fixé l'objectif de récolter 2500 tonnes de poivrons sur 10 hectares de serres. « Nous avons des perspectives de développement à moyen-long terme sur cette culture qui permet aux producteurs de concombre notamment de se diversifier, mais pas dans l'immédiat. Économiquement parlant, la culture du poivron n'est aujourd'hui pas la plus rentable, surtout en comparaison avec celle du concombre ou de la tomate. Il s'agit d'une culture très complexe et très longue puisqu'on l'installe en décembre pour une entrée en production en mars. Elle nécessite donc 3 à 4 mois de trésorerie. Il faut à côté de cela faire attention aux prix, car il y a une limite à ne pas dépasser. Par ailleurs, on retrouve sur le marché des poivrons d'import notamment dans le pré-emballé à des prix très compétitifs sur lesquels il est strictement impossible de s'aligner, ce qui rend la tâche plus difficile encore pour le poivron français ».
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Alexandre Picault
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