En Belgique, les protestations des agriculteurs semblent plus ou moins terminées.Le week-end dernier, les blocages des centres de distribution ont été levés et les routes sont de nouveau libres. Malgré les discussions en cours et les organisations qui indiquent que les agriculteurs seraient toujours prêts à redescendre dans la rue, le calme semble être revenu. Pour l'instant, l'impact semble surtout se faire sentir dans les supermarchés belges, selon plusieurs sites. « Dans le commerce au quotidien, la situation n'est pas trop mauvaise », déclare Ellen Sebrechts de Sebrechts Groenten uit Fruit. « Toutefois, je crains pour la fraîcheur des produits après une période comme celle-ci où l'instabilité règne. »
La semaine a été bousculée en Belgique, avec de nombreux retards et des messages rapportant la destruction de chargements entiers de fruits et légumes, surtout de produits importés. « Néanmoins, les perturbations ont été un peu moins importantes que prévu pour nous », poursuit Sebreghgts. « Nous avons vu plusieurs vidéos de camions vidés et de produits incendiés. C'est une question délicate, car nous soutenons nous aussi les producteurs qui protestent. Nous comprenons qu'il est presque impossible de faire face à toutes les règles imposées. En outre, il devient presque impossible de gagner de l'argent en raison de la pression exercée sur les prix. Mais lorsqu'on voit les camions remplis de beaux agrumes être saccagés, je me demande : « mais pourquoi ??! ». Il s'agit de nourriture, qui ne peut pas être cultivée ici. Nous en avons vraiment besoin. Les gens en colère choisissent parfois le mauvais ennemi. »
La situation a donc entraîné quelques retards pour l'entreprise familiale basée à Anvers. « Les évènements ont été particulièrement difficiles en France. Nous commandons normalement des produits en France le mardi et le jeudi matin, mais la semaine dernière, nous ne savions pas jusqu'au mardi après-midi si les produits nous parviendraient. J'ai appelé dès le lundi pour savoir si cela allait se faire, mais les chauffeurs n'en savaient rien non plus. Ils sont restés longtemps immobiles et ne savaient pas à quoi s'attendre. On se retrouve donc dans une situation où l'on doit commander, mais où l'on ne sait pas si la marchandise va arriver. Il faut alors se faire extrêmement flexible, mais l'incertitude régnait partout. En fin de compte, et avec de nombreuses péripéties, la marchandise est en partie arrivée, mais la semaine n'a pas été facile. »
La qualité des produits a donc été affectée du fait des retards subis. « Lorsque la marchandise est en transit pendant plus longtemps que prévu, il faut évaluer l'état du produit. Nous l'avons notamment constaté dans l'approvisionnement de petits fruits. Nous achetons des produits portugais, espagnols ou marocains à des importateurs néerlandais. Qu'en était-il de la qualité de ces produits ? Elle a pu être décevante. En ouvrant la boîte, on s'apercevait même parfois que le produit était invendable. »
Attention à la qualité
Sebregghts ne s'attend pas à de véritables pénuries, mais elle indique qu'il y a des craintes quant à la fraîcheur des produits qui arrivent maintenant après les manifestations. « Les températures augmentent et le temps s'améliore un peu. La période autour des vacances d'hiver est traditionnellement un peu plus calme parce que les gens partent en vacances. Notre activité est alors réduite de 40 % à ce moment-là. Néanmoins, c'est justement à cette période qu'n veut pouvoir répondre à la demande. Je m'inquiète alors de la fraîcheur dans les grands dépôts. C'est un peu pareil après les vacances, lorsque les stocks sont tous vendus. Il faut alors surveiller la fraîcheur des produits, car la demande est très forte. Il se peut alors qu'il n'y ait pas assez de produits de qualité disponibles, la vigilance est donc de mise. »
Agrumes, raisins et asperges
Néanmoins, Sebreghts envisage positivement les semaines à venir. « Bien sûr, le temps a été assez pluvieux et froid. Mais de toute façon, les clients sont moins nombreux à venir au magasin. Nous avons également remarqué la semaine dernière que beaucoup n'osaient pas se rendre chez le grossiste, car ils craignaient de ne pas arriver jusqu'à nous à cause des grèves. En conséquence, la situation a parfois été très calme, mais nous nous dirigeons lentement vers une période de reprise de la demande. »
Et cela, selon elle, ne pourrait arriver à un meilleur moment étant donné la variété des produits disponibles. « C'est toujours formidable lorsque le printemps arrive. En ce moment, les raisins et les agrumes marchent très bien. Nous sommes également très satisfaits de la qualité. De plus, les fraises belges sont relativement bon marché. Au cours d'une telle transition, il est appréciable de savoir quels sont les produits que l'on va obtenir et d'où ils proviennent. De même, les premières asperges de serre sont de retour et nous avons beaucoup travaillé l'endive pendant la Semaine qui lui est dédiée. Nous nous tournons vers le printemps et l'été, qui sont toujours de belles saisons et qui nous permettent d'envisager l'avenir avec le sourire. »
Pour plus d'informations :
Ellen Sebrechts
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