Selon François Mestre, de l’entreprise française Mesfruits®, tout se passe à merveille sur le marché de la pomme. « Il y a un manque de pommes, ce qui est favorable aux prix. De plus, il y a un très bon rendement de la production. » La nouvelle récolte débutera en août et Mesfruits® a encore assez de pommes en stock.
François (à gauche) et son frère Jacques dans les vergers
Actuellement, Mesfruits® opère une belle manœuvre en passant au biologique. « Nous avons planté 30 hectares en une fois et nous allons continuer avec les mêmes quantités. La production biologique nous permet de satisfaire les consommateurs, ainsi que de garantir aux producteurs un prix juste, parce qu’il y a une très forte demande en produits biologiques. Les pommes bios sont difficiles à cultiver, mais le sud-est de la France est presque une région idéale ; du fait des conditions climatiques et du vent, le climat est moins humide que dans d’autres régions, et il y a beaucoup moins de pression dans notre zone de production. D’un autre côté, il est plus difficile d’obtenir des pommes avec une véritable couleur, mais le produit est mûr plus tôt. Grâce à ce développement technique moins long, il y a moins de contraintes. »
Mesfruits® propose différentes variétés de pommes comme la Pink Lady®, la Granny Smith, la Royal Gala, la Braeburn, la Golden Delicious et bien d’autres. « En plus, nous sommes en train de développer de nouvelles variétés telles que la Story®, la Joya® et la Kissabel®. » L’entreprise a également un monopole sur la Crimson Snow® en France. « Notre gamme est classique ; les mêmes variétés sont replantées, et il y a du renouveau avec l’introduction de certaines variétés afin d’obtenir des pommes qui ont plus de couleur et un goût plus sucré. » Mesfruits® se développe dans le reste de l’Europe, surtout en Angleterre et en Allemagne, où les variétés hauts-de-gamme sont très populaires. 75 000 tonnes de pommes et de poires vont être délivrées en Europe en 2018.
La variété Kissabel
Le groupe Crimson Snow à Berlin
Les petites pommes cultivées dans les vergers Mesfruits® sont principalement destinées aux enfants. « Par exemple, si la nature nous donne de petites Pink Lady®, nous les commercialisons en tant que « Pinkinds® ». C’est une pomme sucrée de très bonne qualité, et elle se cultive très bien ici. Nous devons éduquer les enfants, parce qu’ils sont les consommateurs du futur. »
René Mestre, le père de Jacques et François lors du jour Pink Lady à Mesfruits
La concurrence des autres pays est forte. « La concurrence polonaise est particulièrement rude pour les producteurs français. Les concurrents de l’hémisphère sud sont des rivaux, mais ils ne font pas de concurrence de front ; ils ont d’autres marchés et de forts coûts parce qu’ils sont dans la zone en dollar. Par conséquent, ils vendent à un prix beaucoup plus élevé que nous. »
Il est remarquable que, en comparaison avec les pommes, la France ne produise que peu de poires. Les volumes n’augmentent pas, parce qu’actuellement, beaucoup de producteurs ne cultivent plus de poires. Selon François, c’est un très bon fruit, mais il représente beaucoup de contraintes. « Tout d’abord, les poires ne sont plus très tendance. De plus, elles consistent uniquement en variétés traditionnelles ; variétés qui n’ont qu’un faible rendement et qui sont très chères à cultiver. »
En France, il est difficile de réguler le marché. « Nous avons des poires pendant à peine six mois sur l’année : pendant ces mois, le marché est constamment saturé du fait de l’impatience des producteurs, qui veulent vendre leur récolte très rapidement. L’emballage est cher et la poire a une courte durée de conservation. »
Dans les dix prochaines années, la situation ne changera pas : les producteurs de poires sont toujours des producteurs de première génération. Ils ont des vergers qui remontent aux années 70-80, et ces derniers sont souvent relativement petits et sont des zones très dispersées. Dit simplement : ils ne sont pas des vergers industriels.
Ici, dans le sud-est, beaucoup de poires vont devenir biologiques. « Nos poires sont 100% bios et cela sécurise le débouché, » explique François.
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