Le secteur des agrumes de l'Association Valencienne des Agriculteurs (AVA-ASAJA) a décidé, lors d'une réunion, de commencer la préparation d'actions de protestation pour exiger des mesures visant à contrecarrer « la situation désastreuse dans laquelle la campagne des agrumes est actuellement plongée dans le chapitre sur le revenu perçu par les producteurs d'agrumes. »
Selon une étude réalisée par les services techniques de cette association, les résultats de la première tranche de la saison des oranges sont désastreux pour les producteurs d'agrumes de Valence, qui ont déjà accumulé des pertes de plus de 163 millions d'euros.
Comme indiqué dans le tableau ci-dessous, les pertes dues à la dernière averse s'élèvent à plus de 91 millions d'euros. A cela s'ajoute la baisse des revenus liée à la baisse des cotations de prix, qui s'est traduite par une perte de 52 millions d'euros. Enfin, les agrumes qui n'ont pas été récoltés faute de demande ont une valeur de 20 millions d'euros.
Les partenaires de l'AVA-ASAJA présents à la grande réunion de mercredi ont exprimé leur indignation et leur désespoir devant la situation de cette année. Ils ont également estimé qu'il était nécessaire d'agir et de faire appel au gouvernement, en particulier au gouvernement valencien. C’est lui qui devrait prendre des engagements concrets qui aideront à orienter cette saison des agrumes.
Compte tenu de la gravité de la situation et afin d'unir leurs forces, l'AVA-ASAJA prendra contact avec les autres organisations agricoles et organismes représentatifs de la filière agrumes. Il s'agit de mesurer leur volonté d'établir un front commun dans le but d'unir les revendications et organiser les manifestations ensemble.
La coopérative s'adressera également au Gouvernement de Valence (la Generalitat) et demandera à la Ministre de l'Agriculture, Elena Cebrián, et au Président, Ximo Puig, de les impliquer au maximum dans la recherche de solutions. Cela s’inscrit dans la perspective de la réunion de la semaine prochaine entre des fonctionnaires du ministère et des représentants du secteur des agrumes, dans le but d'analyser la situation de la campagne.
« Jusqu'à présent, la Generalitat ne nous a pas du tout écouté, se plaint le président de l'AVA-ASAJA, Cristóbal Aguado. Nous lui avons demandé sa coopération pour retirer du marché frais quelque 200 000 tonnes d'agrumes de petite taille, dans le but de relancer le marché, mais aucune réponse n'a été reçue. Nous sommes déçus, parce que le gouvernement ne devrait pas fermer les yeux à un moment où les producteurs d'agrumes font face à une situation aussi désastreuse. Certaines des mesures que nous demandons relèvent de la compétence du gouvernement national, mais le ministère valencien de l'agriculture doit faire ces demandes et prendre l'initiative. »
Le président de l'organisation agricole est très critique à l'égard du rôle que joue l'industrie de la transformation en raison des prix qu'elle paie aux agriculteurs. « L'industrie, dit M. Aguado, profite effrontément de la situation, car les prix internationaux du jus sont élevés. Leur attitude est immorale et il serait préférable pour les agriculteurs de détruire la production que nous ne pouvons pas vendre fraîche plutôt que de la leur donner. »