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Hugues Decrombecque - Directeur de l'IDfel (Initiative Développement fruits et légumes du Val de Loire)

« Produit local » : la complexité d’une identification qui séduit de plus en plus

Dans une interview avec Freshplaza, Hugues Decrombecque, Directeur de l’IDfel (Initiative Développement fruits et légumes du Val de Loire), parle d’un concept de plus en plus présent à l’esprit des consommateurs : « On observe une attention croissante pour les produits locaux des consommateurs et donc des distributeurs qui cherchent à satisfaire leur demande. Pour autant, il ne faut pas oublier que dans le contexte actuel, il y a une multitude de démarches qui se rapprochent des attentes du consommateur, telles que le bio, le zéro résidu de pesticides, les labels de qualité etc. Cela dit, le marqueur qui semble le plus parler aux consommateurs est celui du local ». Mais posons-nous la question : Que signifie exactement cette notion qui suscite tant d’intérêt ?

Du « local » : c’est quoi ?
En fonction des consommateurs, la notion de « local » peut résonner de maintes manières comme l’explique Hugues : « Il y a pleins d’idéologies différentes. Certains vont considérer un produit local car ils pensent l’avoir acquis directement auprès du producteur. Mais on suppose qu’il s’agit là d’une petite partie de la population, compte tenu des petits volumes que représentent ce type de commercialisation, tout en gardant à l'esprit qu’une partie importante de la marchandise en vente directe échappe aux statistiques. De plus, il peut s’avérer parfois difficile pour un consommateur lambda de faire la différence sur les marchés par exemple entre un producteur et un revendeur. L’absence d’une communication standardisée sur les produits locaux entre autre, permet aux commerçants de promouvoir leurs marchandises un peu comme ils l’entendent. Beaucoup de revendeurs vendent en effet des fruits et légumes qui ne proviennent pas de chez eux, sans avoir non plus été produits localement. 

D’autres consommateurs vont déterminer le caractère local d’un produit en fonction des kilomètres qu’il a parcouru et de son empreinte carbone. En passant par les circuits courts, ils aspirent donc à privilégier l’aspect environnemental. Pourtant malheureusement, beaucoup d’études démontrent qu’en termes de bilan carbone les circuits courts sont loin d’être la panacée... même si c’est la perception qu’en ont les consommateurs. D’autres encore associent le local uniquement aux petits producteurs, en excluant du concept les plus grosses structures pourtant d’un même territoire. Les perceptions qui tournent autour de la notion de local sont donc très variées. Voilà là toute la complexité du sujet », explique Hugues. Sans compter qu’en termes de géographie, « local » représente là encore une notion différente en fonction de chacun.

Une autre question se pose sur le concept : « Nous avons aujourd’hui des adhérents qui sont présents dans un grand nombre de départements sur notre territoire. On pourrait donc dire qu’ils sont « en local » partout. Mais ce n’est pas pour autant qu’ils vont avoir un atelier de conditionnement dans tous les départements. Il y a également une logique d’optimisation des coûts et de rationalisation qui fait qu’une pomme d’Indre et Loire par exemple peut revenir sur Angers afin d’être stockée, conditionnée ou autre pour repartir ensuite dans des magasins d’Indre et Loire. Donc le consommateur qui se fie à l’étiquette sera satisfait de son achat qu’il considère « local », même si le produit aura fait quelques kilomètres quand même ». Cet autre aspect démontre là-encore la complexité qui se cache derrière cette notion populaire : « Le local aujourd’hui renvoi à l’image de la marque, à l’aspect marketing ou en tout cas à la perception qu’en a le consommateur. Cependant, on observe de plus en plus d’initiatives telles que « C du Centre » qui visent à attribuer au produit une identité régionale, sans pour autant qu’une garantie bien définie s’établisse. En effet, il faudrait pour cela mettre en place des contrôles, définir à partir de quand on peut considérer que le produit est local, dans le cadre de produits transformés : quelle est la proportion minimale d’ingrédients dits « locaux » pour pouvoir définir le produit comme tel etc.  ».

Pour finir, Hugues rappelle que la notion de local n’est pas nécessairement gage de qualité, contrairement à l’image que s’en fait le consommateur : « Il faut garder à l’esprit que l’environnement et le contexte dans lequel on consomme un aliment influe beaucoup sur la perception qualitative qu’on s’en fait. C’est le grand classique de la bouteille de vin qu’on est allé chercher dans la cave du petit vigneron du coin en vacances avec des copains. Sur place, on la trouve spéciale, et pourtant on pourra être déçu en dégustant plus tard la même bouteille ramenée à la maison. C’est là encore une des problématiques à laquelle notre filière est confrontée : Comment reproduire l’imaginaire du goût, la madeleine de Proust, qu’a le consommateur dans la tête ».

A noter également la différence d’offre en fonction des régions. Outre la qualité qui peut différer, la diversité des produits cultivés pourrait également jouer un rôle dans la perception du « local ».

Les fruits et légumes du Val de Loire : une grande diversité
« Quand on parle du Val de Loire, on pense historiquement aux châteaux de la Loire, érigés à l’époque par les rois de France. Le Val de Loire est ainsi le « jardin des rois » qui aiment manger une nourriture variée. Ils sont donc plutôt bien tombés car à mon sens, la première richesse du Val de Loire c’est ça : un climat et des terroirs qui permettent d’avoir une gamme très variée de fruits et légumes. Sur d’autres territoires français le choix des productions est plus réduit.  Alors que dans le Val de Loire, quasiment tout est possible, même si ce ne sera pas nécessairement la spécialité du coin. On retrouve bien entendu des pommes, poires, cassis (environ 60% du cassis français est d’ailleurs produit dans la région), mais aussi des tomates sur la région nantaise qui a un fort taux d’ensoleillement, du poivron, des concombres, aubergines, poireaux, de la mâche nantaise, des asperges, fraises de Sologne, du melon, de la betterave rouge (dans l’orléanais), du radis, de l’échalote, de l’oignon, des pommes de terre primeurs et bien d’autres produits encore que l’on peut déguster avec gourmandise» conclut Hugues.

Pour plus d'informations : 
Hugues Decrombecque
IDfel
1 Rue Charles Lacretelle, 49070 Beaucouzé, France
Tél. : 02 41 37 53 75
hdecrombecque@valdeloire-fel.org
www.idfel.fr