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L'exportation mexicaine plus importante que jamais

Incertitude dans le commerce des tomates entre le Mexique et les États-Unis à la suite de la résiliation d’un accord

Quelques questions se posent : Est ce que le commerce de la tomate entre le Mexique et les États-Unis est sur le point de déclencher une guerre commerciale ? Avec l'annonce du ministère américain du Commerce de se retirer de l'Accord sur la suspension des tomates, l'avenir concernant l'exportation mexicaine de tomates est très incertain. En effet, l'expiration de cet accord pourrait entraîner une hausse des coûts ainsi que des problèmes d'exportation pour les producteurs mexicains de tomates.

Qu'est-ce qu'il se passe ?
Il faut savoir que l'Accord sur la suspension des tomates fixe différents planchers de prix pour les tomates fraîches mexicaines pendant l'été et l'hiver. De plus, cet Accord précise également les prix pour la production en plein champ, en milieu adapté ainsi qu'en milieu contrôlé.

Les origines de ces accords remontent tout de même à 1996, lorsque le ministère a ouvert une enquête antidumping afin de déterminer si les importations de tomates fraîches étaient vendues à un prix inférieur à leur juste valeur aux États-Unis. En effet, après l'avoir confirmé provisoirement, un accord de suspension a finalement été conclu, incluant un prix minimum pour les importations mexicaines. De plus, le prix de référence doit être renouvelé tous les cinq ans. Dans le dernier chapitre de cette longue affaire, en 2013, les États-Unis et le Mexique ont de nouveau conclu un accord sur le commerce. Effectivement, il faut savoir que plus de 600 producteurs et exportateurs mexicains ont signé l'accord, contre 450 producteurs et exportateurs qui avaient signé l'accord précédent en 2008. Toutes les tomates fraîches ou réfrigérées en provenance du Mexique sont couvertes par des prix planchers.

Les législateurs exhortent le commerce
L'an dernier, suite à la demande du Florida Tomato Exchange (FTE), la Commission a déjà décidé à l'unanimité de procéder à un examen complet de l'accord. La date de fin de l'accord actuel approchant, un groupe de législateurs a envoyé une lettre au département du Commerce des États-Unis, datée du 1er février. « Les accords de suspension n'ont pas fonctionné. De plus, les exportateurs mexicains de tomates ont utilisé les accords de suspension successifs comme couverture pour continuer à utiliser des pratiques commerciales déloyales afin de gagner des parts du marché américain aux dépens de l'industrie nationale de la tomate » , ont écrit le sénateur américain Marco Rubio (R-FL) et le représentant américain Ted Yoho (R-FL), avec le soutien bipartisan de 46 collègues sénateurs et parlementaires.

En effet, selon le groupe, la part du marché mexicain de la tomate aux États-Unis est passée de 32 % à 54 % , tandis que celle des producteurs locaux est passée de 65 % à 40 %. Des États-Uni, c'est la Floride qui est le premier producteur de tomates fraîches du pays et son principal concurrent est bien évidemment le Mexique.

Résiliation de l'accord
C'est la semaine dernière, que le département américain du Commerce a annoncé son intention de se retirer de l'accord. « Nous avons effectivement bien entendu les préoccupations ainsi que les inquiétudes de l'industrie américaine de la production de tomates. C'est pour cette raison que nous allons dès à présent prendre des mesures afin de nous assurer qu'elle est entièrement protégée contre les pratiques commerciales déloyales », a déclaré le secrétaire au Commerce Wilbur Ross. « Il est clair que notre administration continuera d'utiliser tous les outils mis à sa disposition afin de s'assurer que le commerce est libre, équitable et réciproque. » 

Il faut maintenant attendre une réponse. En effet, c'est le Département qui avisera la Commission du commerce international (ITC) de sa décision finale. « Si le département continue de conclure que les ventes effectuées à un prix inférieur à la juste valeur dans sa décision finale, la Commission du commerce international terminera alors sa propre enquête et prendra une décision finale à l'égard du dommage. Si le Département ainsi que l'ITC rendent tous deux des décisions définitives positives, une ordonnance instituant un droit antidumping sera rendue », disent-ils.

En vertu de la loi, le ministère du Commerce doit donner un préavis de retrait de 90 jours. En attente du 7 mai, les acheteurs ainsi que les vendeurs devront continuer de respecter les modalités de l'Accord de suspension des tomates de 2013 avec le Mexique. Cependant, si un accord n'est pas conclu d'ici le 7 mai, les importations de tomates en provenance du Mexique seront assujetties à des droits.

Flashback ?
Il faut dire que quelque chose de semblable s'est produit en 2012. En effet, un groupe de producteurs de tomates de Floride, soutenu par des producteurs d'autres États, a demandé au Department of Commerce ainsi qu'à la Commission du commerce international des États-Unis de mettre fin au pacte. Comme l'accord de suspension ne couvrait plus la quasi-totalité des importations de tomates fraîches en provenance du Mexique, le Département a mis fin à l'accord de suspension et au troisième réexamen quinquennal de l'enquête suspendue, et a repris l'enquête antidumping. Toutefois, le 4 mars 2013, le Département a signé un nouvel accord avec certains producteurs et exportateurs de tomates fraîches du Mexique et a suspendu son enquête sur ces importations le 4 mars 2013.

Réponse de l'industrie
La réaction de l'industrie concernant l'accord final est diversifiée. « En effet, la nouvelle enquête antidumping contre les importations mexicaines de tomates fraîches est une mesure nécessaire. Malgré un accord antérieur qui interdisait des prix artificiellement bas, les producteurs mexicains ont trouvé des moyens d'exploiter l'accord afin de pouvoir augmenter leur part de marché », a déclaré Zippy Duvall, président de l'American Farm Bureau Federation. « Farm Bureau croit au commerce libre et équitable. Le commerce agricole nord-américain a été un énorme bienfait pour les États-Unis, le Mexique et le Canada. Cependant, il est vrai que les États-Unis doivent obligatoirement prendre des mesures lorsque ce commerce cesse d'être équitable.

La FPAA (Fresh Produce Association of the Americas), représentant les importateurs américains et d'autres entreprises impliquées dans la distribution de produits frais en provenance du Mexique, répond avec déception. « L'accord de suspension des tomates a apporté de la stabilité au marché américain de la tomate depuis plus de deux décennies, et il a été mis à jour au fur et à mesure de l'évolution du marché », a déclaré Lance Jungmeyer, président de la FPAA. « Ces mises à jour ont donné lieu à une vaste sélection de tomates fraîches pour les consommateurs américains, tout en respectant les lois commerciales américaines, tout en ajoutant des mécanismes d'application à mesure que l'accord lui-même a évolué. Malgré la rhétorique de la Floride, le dossier a montré que les producteurs mexicains ainsi que les distributeurs américains ont respecté les règles de l'accord. » 

Un nouvel accord
La FPAA a réitéré son point de vue sur l'importance pour le Département de poursuivre les négociations avec les producteurs mexicains en vue d'un nouvel accord. « Il est encore temps de parvenir à un nouvel accord qui puisse servir aux intérêts des producteurs américains de tomates ainsi que pour les importateurs mexicains de tomates », a expliqué Monsieur Jungmeyer. « Ce qui est crucial maintenant, c'est que la renégociation ne soit pas déformée par la politique protectionniste. » 

« En effet, l'industrie de la tomate de Floride cherche à contrôler plus que les prix à l'importation des tomates du Mexique vendues aux États-Unis », a poursuivi M. Jungmeyer. « Ils cherchent à ce que la deuxième, troisième et quatrième ventes soient couvertes par le prix minimum, y compris les frais de manutention et de transport. Cela n'est en aucun cas possible et sort clairement du champ d'application de la loi et vise inévitablement à décourager les entreprises américaines de vendre des tomates mexicaines. » 

M. Jungmeyer a suggéré qu'il serait regrettable que cette évolution entraîne une augmentation du prix des tomates ou une réduction des variétés dans les rayons des supermarchés. « Les consommateurs américains méritent d'avoir le libre choix ainsi que la sélection de leurs tomates préférées, y compris les tomates mûries sur pied », nous a expliqué M. Jungmeyer.

Évolution de la situation au Mexique
Au cours des deux dernières années, la superficie dédiée à la production de tomates mexicaines a fortement augmenté et, grâce au passage de la production en plein champ à la culture protégée, le rendement des exploitations agricoles a également augmenté. En effet, un rapport 2018 de l'USDA a été publié l'année dernière et donne un aperçu de l'industrie. L'augmentation de l'exploitation de tomates est en grande partie attribuable au succès de l'exportation de tomates vers les États-Unis. La superficie cultivée a augmenté au cours de la dernière décennie, cependant, cette expansion s'est ralentie au cours des dernières années. La superficie ensemencée est influencée par le comportement du marché américain. C'est tout à fait logique car les producteurs essaient de ne planter que ce que le marché américain absorbera en plus d'approvisionner le marché intérieur.

Les États-Unis sont le principal marché d'exportation des tomates mexicaines : les exportations de 2018 et 2019 devraient atteindre 1,7 Mt, pour une valeur d'environ 1,9 milliard de dollars américains.

Une très petite quantité de tomates américaines est importée au Mexique - mais ce n'est absolument pas comparable avec l'exportation mexicaine. Les tomates sont vendues dans les états du nord de Nuevo Leon, Sonora, Baja California ainsi que Chihuahua.

Date de publication: