Depuis lundi dernier, les agents douaniers à Dunkerque et Calais font une grève de zèle afin de démontrer ce qu’il se passera après le Brexit, quand des contrôles plus stricts seront mis en place pour ceux qui veulent traverser le canal. Les douaniers disent que la France n’est pas encore prête pour un Brexit dur. La grève a déjà causé des retards de livraison énormes, avec des camions qui sont bloqués dans des embouteillages de plusieurs kilomètres. La situation commence à être pénible pour le secteur des fruits et légumes.
L’exportateur de pommes françaises Cofruid’Oc commence à avoir des problèmes à cause de la grève. « On fait face à un manque de camions qui descendent vers l’Angleterre, parce que les rotations se font d’une manière beaucoup plus lente que d’habitude, » raconte Philippe Jean, directeur commercial de l’entreprise. « Cela a pour effet des retards de livraison depuis quelques jours maintenant. Il est toujours embêtant de revoir les plans de livraisons. En plus, certains transporteurs se détournent de l’Angleterre maintenant et préfèrent aller vers d’autres destinations. Du coup on commence à ressentir le manque d’offre de camions pour aller vers l’Angleterre. »
Aujourd’hui, le premier cas concret s’est présenté chez Cofruid’Oc. « Il y a un camion qui devrait être chargé pour l’Angleterre aujourd’hui. Hier, le transporteur m’a appelé pour me dire qu’il n’aurait pas de camion qui pourrait descendre. »
Royaume-Uni : Les importateurs ont des problèmes
La grève entraîne d'énormes problèmes pour les importateurs britanniques car les transporteurs espagnols refusent d'envoyer des camions vers le Royaume-Uni.
Peter Davis de Davis Worldwide a déclaré : « On ne s'attend pas à ce que les marchandises chargées le mercredi arrivent avant dimanche. Il faudra 5-6 jours pour que les marchandises chargées aujourd'hui arrivent ici, tout cela est très malheureux. Ce ne sont pas seulement les retards qui posent problème : certaines entreprises de transport refusent maintenant d'envoyer des camions vers le Royaume-Uni. Il faut ajouter le problème des camions immobilisés sur les autoroutes qui entraînent la montée à bord des migrants à Calais. Les exportateurs ne prendront pas le risque d'arriver au Royaume-Uni pour les retrouver dans les camions. Le fait est que dans ces cas le produit doit être détruit. Les entreprises sont également condamnées par les douanes britanniques à payer une amende ».
Peter y voit un avant-goût de ce qui se passera après le départ du Royaume-Uni de l'Europe, qui se fera très probablement sans accord, car il ne reste que 2 semaines et demi et toujours rien n'a été décidé.