Cet été, il sera possible de déguster des tomates et poivrons qui auront poussé juste au dessus des bassins des poissons à l'Aquarium de Paris. « En général, les visiteurs sont étonnés et intéressés quand on explique qu’on a un potager ! », s’amuse Alexandre Dalloni, médiateur pédagogique.
Victor Coiffier, un biologiste, s'est lancé il y a six mois dans la semi-aquaponie au sein de cet établissement parisien. Les légumes y poussent sous terre, sans lumière du jour, grâce aux déjections des nombreux poissons. L’aquarium apporte de l’eau aux plantes, mais aussi azote et nitrates rejetés par les poissons. Les déjections sont absorbées par ces mêmes plantes potagères, qui « nettoient » ainsi l’eau des poissons. « Du fumier naturel, nocif pour les poissons et indispensable pour un potager est présent dans cette eau, explique Victor Coiffier. Ce qui revient à dire que l’on peut produire à la fois des poissons et des légumes. » Il s’est donc inspiré de ce système vertueux pour se lancer dans la semi-aquaponie : un entre-deux, où l’eau des poissons alimente bien les plantes, sans faire le chemin inverse. Un système d’arrosage part des aquariums pour offrir un goutte-à-goutte nourricier aux pousses. « Ce qui veut dire qu’on optimise le chauffage, l’eau, la lumière des poissons qui sert également aux légumes. C’est vraiment du 100 % bio. »
L’équipe espère dans un avenir proche faire pousser de la vanille et des orchidées dans le bassin tropical en semi-aquaponie, tout en continuant de tester de nouvelles espèces de fruits et légumes dans la vitrine dédiée à la Seine. L'Aquarium de Paris poursuit surtout un objectif pédagogique en donnant à voir une autre façon, durable et économique (l’installation en semi-aquaponie a coûté entre 300 et 400 euros) de cultiver ses légumes.
Source : 20minutes.fr