A 24 ans, Lucie Paret est déjà cheffe d'entreprise depuis deux ans. Avec son amie Ambre Delpierre, 26 ans, elle a fondé l'entreprise Sahelia. Celle-ci importe d'Afrique des fruits exotiques « bio, cultivés dans le respect de la terre et des hommes », pour les commercialiser ensuite en France.
C’est lors d’une année de service civique au Burkina Faso que leur vient l’idée. « Nous avions beaucoup de mal à trouver de quoi manger correctement. L'agriculture périurbaine, c'était une catastrophe sur place », soupire Lucie. Elles se mettent donc à la recherche de producteurs locaux plus attentifs à la qualité de leurs produits et engagés dans le bio. Constatant les difficultés rencontrées par ces derniers, elles décident de mettre en relation les distributeurs français et les producteurs locaux. « On a reçu beaucoup de conseils et du soutien de la part de la région Ile-de-France, du département du Val-d'Oise, d'Initiactives 95, du réseau Entreprendre 95… De quoi trouver un entrepôt, acheter un camion… », précise la jeune entrepreneuse.
Deux ans plus tard, leur petite entreprise a bien grandi et travaille avec une trentaine de clients. Leur gamme de produits s'est élargie, ainsi que leur liste de fournisseurs. « On propose des fruits frais, des fruits secs, de producteurs du Burkina Faso mais aussi du Togo, de la Côte d'Ivoire, du Bénin. Là, on débute l'import de fruits surgelés. »
Une partie de leurs bénéfices est réinvestie chez les producteurs locaux « pour qu'ils se développent, se modernisent et contribuent à développer le bio sur place. Ce qui est génial aussi, c'est qu'on voit les producteurs voisins se mettre au bio et à l'équitable ! Ils ont vu, avec nous, que ça marchait et veulent en profiter ».
Les deux collaboratrices pensent aussi à l’environnement en essayant de réduire au maximum leur empreinte carbone liée à l'importation des fruits. « On essaie autant que possible de faire voyager nos produits en bateau. Après, quand on fait venir des fruits frais, on est obligés de passer par l'avion, mais on les fait voyager sur des lignes régulières, dans des vols avec passagers. »
Elles souhaitent aussi créer un fonds d'investissement pour aller chercher de l'argent chez les entreprises qui veulent être davantage écoresponsables. Ceci afin de développer la transformation des matières premières sur place.
Source : leparisien.fr