Quelques jours après l’incendie de l’usine chimique Lubrizol, les exploitations agricoles de la région sont encore paralysées. Avec les retombées de suie, les agriculteurs ont été contraints de mettre en pause leur activité : les élevages sont confinés et les récoltes sont annulées jusqu’à nouvel ordre. La récolte des cultures et des denrées alimentaires d’origine animale est interdite dans 112 communes. « On est les victimes collatérales d’un événement non maîtrisé », a déclaré Simon Huet, responsable syndical à la FNSEA de Seine-Maritime. 1363 exploitations - dont 55 % dites « professionnelles » - sont installées dans ces communes.
Pour Jérôme Auckenthaler, directeur de la Chambre d’agriculture de Seine-Maritime, « Il y a un profond désarroi du côté des agriculteurs aujourd’hui ». Le ministre de l’Agriculture a promis une indemnisation totale des agriculteurs concernés par les retombées de suie. S’exprimant devant des producteurs de lait, il a déclaré « ce ne sont pas les victimes qui doivent mettre la clé sous la porte ».
Simon Huet a affirmé que si les agriculteurs sont conscients qu’il faut le retour des analyses, ils ne peuvent pas non plus rester sans revenu sur une longue durée. Les agriculteurs qui ne peuvent pas vendre leur production seront indemnisés grâce au Fonds de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE), « Pour l’instant, il n’y a rien de concret. On étudie les différentes hypothèses mais c’est compliqué car c’est un événement d’une ampleur complètement nouvelle », a expliqué le directeur de la Chambre d’agriculture de Seine-Maritime.
« L’image des produits venant de Seine-Maritime va durablement être altérée, et ce même pour des zones de la région non concernées par l’incendie de l’usine chimique Lubrizol. On va avoir un travail de reconquête avec la région et le département, qui peuvent nous aider », conclu Jérôme Auckenthaler.
Source : lefigaro.fr/