La récolte de la deuxième production agricole corse, en valeur économique, vient de débuter. Plus de 95 % des clémentines françaises sont cultivées sur l'île et récoltées de façon manuelle, comme dans « Les vergers de Casamozza » où la précieuse caffin est la reine du mois d’octobre.
Depuis une semaine, plusieurs personnes se pressent au travail dans les rangées d'arbres fruitiers, seaux et sécateurs à la main. Le verger de Pierre-Paul Monteil, sur un terrain familial de 14 hectares à Casamozza, est en pleine ébullition.
La récolte se fait manuellement et seul l’homme peut discerner le fruit qui est mûr pour la récolte de celui qui doit encore rester sur l’arbre. « En ce mois d'automne qui a été très chaud, la coloration peut être plus lente car ce qui génère la belle couleur orangée, c'est justement l'amplitude de température entre la chaleur du jour et la fraîcheur de la nuit », explique Monteil.
Avec sa fille, il veille sur le verger pour ne pas louper le moment de la floraison. « En avril, on se demande toujours s'il y aura suffisamment, si les fruits vont grossir et plus tard, s'ils vont colorer. Les récoltes ne se ressemblent jamais. C'est à chaque fois incertain », explique-t-il. La chaleur et l'humidité peuvent entraver la bonne évolution du fruit, la récolte de l’année s’annonce donc « moyenne ».
Pour lutter contre les maladies, un lâcher de quinze mille coccinelles a été réalisé au printemps, des gobe-mouches ont été installés et des mauvaises herbes sont autorisées dans les allées. Les pesticides ont été bannis. Les arbres sont traités aux huiles naturelles. Cela implique des investissements et de la main-d'oeuvre supplémentaires, et donc une augmentation du coût de production. Pour protéger les fruits, d'imposants filets anti-grêle ont été déployés sur l'ensemble de la propriété.
Une fois les caisses remplies de clémentines, elles sont déchargées et transportées sur Moriani pour se préparer à traverser la mer et emprunter les routes. Trois jours plus tard, on retrouve les clémentines corses sur les étals. La maturation ne se fait pas dans l'ombre des réfrigérateurs, le « cul vert » de la clémentine est là pour en attester. En Corse, près de 30 000 tonnes sont récoltées chaque année. Il s’agit de la deuxième production agricole régionale, avec le pomelo, en valeur économique après la viticulture. La clémentine corse, reconnaissable à sa coloration, ses feuilles vertes effilées et sa peau fine, représente 98 % de la production française.
GIE Corsica Comptoir espère développer plusieurs projets dont le packaging de petits formats pour petits calibres. L’objectif est de réussir à transformer les fruits qui ne peuvent être ni vendus, ni offerts en jus, purée ou confiture, via la création d'un process dédié. Une étude de marché est en cours afin de quantifier les investissements nécessaires et de valider la meilleure option : vente directe ou vente aux fournisseurs industriels.
Source : corsematin.com