Selon un rapport parlementaire, la suppression du glyphosate, herbicide bon marché et controversé, aura un coût élevé pour les agriculteurs. Interrogée ce dimanche 10 novembre sur ce rapport, la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, a affirmé que le gouvernement « reste résolu à sortir du glyphosate. Je confirme que l’objectif est bien de sortir de l’essentiel des usages au 1er janvier 2021, et de tous les usages au 1er janvier 2023 ».
La mission parlementaire chargée d’évaluer le plan de sortie du glyphosate juge « inconscient d’attendre le 31 décembre 2020 » pour savoir « quelles situations culturales » devront obligatoirement cesser d’utiliser l’herbicide au 1er janvier 2021 de celles qui pourront bénéficier d’un délai.
Frais de main-d’œuvre (12,7 millions d’euros d’heures supplémentaires), consommation de carburant multipliée par trois voire quatre (87 millions d’euros), investissements en matériels nouveaux et croissance des dépenses dans d’autres produits chimiques : la suppression de cet herbicide bon marché alourdira les charges des exploitations entre 50 et 150 euros l’hectare, selon le rapport.
Autre impasse : les cultures destinées à des marchés spécifiques qui imposent des cahiers des charges très contraignants, comme celles des légumes frais et des conserves cultivés en plein champ (203 560 hectares) qui ne peut se permettre la moindre trace de datura toxique, une plante qui pousse aux abords des champs et peut contaminer les moissons.
Enfin, le rapport propose la création d’une « plate-forme nationale d’enregistrement des produits phytopharmaceutiques » pour centraliser aussi bien les achats de pesticides que leur utilisation.
Source : L'Ardennais