« Les volumes de pommes récoltées cette année sont plutôt supérieurs à ceux des années passées », affirme Sandrine Gaborieau, responsable marketing et communication de l’ANPP. « On parle de 1,65 million de tonnes récoltées alors que nous étions à 1,5 million la saison dernière. Les prévisions qui viennent tout juste d’être révisées par Vincent Guerin sont conformes aux valeurs révélées en début de campagne. Il n’y a pas de baisse annoncée. Tout n’a cependant pas encore été récolté. La récolte a été un peu compliquée sur certaines variétés depuis septembre. On verra alors ce que ça donne sur l’ensemble de la campagne. »
Au niveau européen en revanche, la récolte cette année s’avère plus petite que celle de l’année passée : « Nous prévoyons pour l’Europe 10,5 millions de tonnes, c’est-à-dire 3 millions de tonnes de moins que l’an dernier. A noter tout de même que la campagne dernière était une année record en termes de production et on espère que l’on aura moins l’effet Pologne cette année. Nous sommes donc plutôt en position favorable à la reprise de parts de marché puisque nous avons plutôt une belle récolte française cette année sur un marché européen qui est un peu moins approvisionné en volume », raconte Sandrine.
Une augmentation de la consommation sur le mois d’Octobre
En termes de consommation, les volumes achetés par les ménages en ce début de campagne étaient relativement identiques à ceux de l’année passée. Mais on observe dernièrement une accélération de la consommation et un léger recrutement de nouveaux consommateurs. « Sur les derniers panels Kantar, on est un peu au-dessus de la moyenne en termes de nombre d’acheteurs par rapport à l’année précédente. Sur le mois d’octobre qui est un gros mois de consommation, on a observé une augmentation des sommes dépensées par rapport à la moyenne des trois dernières années. Donc pour l’instant, le début de saison est un peu plus dynamique que ce que l’on a connu sur les années passées ».
En ce qui concerne les prix, ils sont dans la moyenne, contrairement à l’année dernière où ils étaient plus élevés qu’à l’accoutumée. « Comme nous sommes sur un niveau de prix un peu plus raisonnable, cela peut permettre de recruter un peu plus d’acheteurs ».
Un marché particulièrement porteur sur le grand export
Mais le marché cette année n’est pas uniquement porteur en France, il l’est également à l’export et même particulièrement sur le grand export : « Mis à part l’Espagne qui a un léger retard, la demande à l’export est plutôt dynamique. Même sur le marché anglais avec la menace du Brexit, on est sur les mêmes volumes que l’an dernier. Le grand export quant à lui se porte bien, surtout en ce qui concerne les pays asiatiques, mais aussi l’Amérique Latine. Nous sommes actuellement sur des variétés de début de saison type Gala et Granny qui font partie de celles qui s’exportent le mieux à cette période », explique Sandrine.
Bio : de plus en plus d’acheteurs mais qui achètent individuellement de moins en moins
Bien que le bio continue de se développer que ce soit au niveau de l’offre comme de la demande, Sandrine évoque un risque quant à l’équilibre futur entre les deux facteurs : « Les projections que l’on a faites indiquent que le rythme de la conversion selon les données de l’Agence Bio va plus vite que celui de l’augmentation de la demande mesurée dans les panels Kantar. La surface certifiée Bio devrait en effet doubler d’ici 3 ans, alors que la demande globale ne progresse que de 5 % par an. Donc on peut craindre que d’ici quelques années, il y ait trop d’offre par rapport à la demande qui ne progresse pas si vite que ça finalement ».
Concernant les achats des ménages sur le bio, Sandrine observe un phénomène plutôt intéressant, à savoir qu'il y a de plus en plus d’acheteurs mais qui achètent individuellement de moins en moins. « En 2014-2015, on comptait près de 7 kg achetés par ménage contre 5,6 kg aujourd'hui. Mais quand on multiplie le nombre d’acheteurs par les quantités achetées, cela reste un marché en croissance d’environ 5 % par an. On estime qu’il y a 19 % des ménages qui achètent au moins une fois dans l’année des pommes biologiques sans pour autant parler de consommation régulière ».
Selon Sandrine, ce phénomène s'explique car le bio est plus accessible et touche un plus grand nombre de consommateurs puisqu'il est aujourd’hui commercialisé au-delà des circuits spécialisés avec l’arrivée des rayons bio dans les GMS. « Le bio se démocratise, on touche une population que l’on ne touchait pas avant. C’est donc plutôt l’accessibilité qui entraîne une progression du nombre d’acheteurs sur le bio ».
Pour plus d’informations :
Sandrine Gaborieau
Association Nationale Pommes Poires (ANPP)
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