Le manque de main-d'œuvre pour la prochaine saison agricole constitue un grand défi pour tous les pays européens étant donné l'impossibilité d'avoir des travailleurs temporaires étrangers liée aux limitations de mobilité et aux mesures de confinement mises en œuvre dans les différents pays pour tenter de stopper la propagation du Covid-19.
Par conséquent, différents gouvernements encouragent les travailleurs qui sont devenus chômeurs pendant cette période à travailler dans le secteur agricole, comme l'a fait le ministre français de l'agriculture, Didier Guillaume, mardi dernier. Ce dernier a expressément fait appel aux serveurs, coiffeurs, réceptionnistes d'hôtel et autres professions qui ne peuvent pas poursuivre leur activité par voie électronique. Le ministre n'a pas mâché ses mots et a parlé d'une « grande armée (l'armée napoléonienne) de l'agriculture française » pour combler les 200 000 postes vacants dans le secteur. Il a également insisté sur « la nécessité d'une solidarité nationale pour que nous puissions manger. »
Grâce à la campagne « Des armes pour votre assiette » en France, ils ont déjà obtenu 130.000 candidats pour travailler dans les champs. Le site web de la campagne de recrutement est clair. Ils n'ont pas beaucoup d'exigences, il n'est pas nécessaire d'avoir un diplôme de maîtrise ; les bras suffisent. Les seules exigences concernent la bonne santé, le fait de ne pas appartenir à un groupe vulnérable et de respecter les normes de sécurité imposées en raison de la pandémie.
En France, les travailleurs saisonniers viennent principalement des pays d'Europe de l'Est - notamment de Pologne et de Roumanie - et du Maghreb. Il n'y a pas d'interdiction expresse d'entrer dans le pays, mais ils rencontrent beaucoup plus de difficultés pour le faire, notamment pour le transport, la peur d'être confiné longtemps en France et de ne pas pouvoir rentrer chez eux.
Les asperges, les fraises, les tomates et les radis ne peuvent pas attendre. Selon Luc Smessaert, vice-président du principal syndicat agricole français, la FNSEA, l'arrivée de ces travailleurs saisonniers de fortune devrait permettre au secteur d'éviter le gaspillage immoral qui accompagne la perte des récoltes. Il a également déclaré que cette expérience aurait un avantage sociologique supplémentaire : « Nous trouvons intéressant de pouvoir reconnecter les habitants des villes avec les habitants des campagnes. »
Source : lavanguardia.com