En Moselle, la PME agroalimentaire Crudimo, spécialisée dans la transformation de légumes frais prêts à consommer, est touchée de plein fouet par la crise sanitaire actuelle. L’entreprise a vu son activité baisser de 75 %.
Si l’entreprise de Marly continue d’approvisionner les hôpitaux et les maisons de retraite de la région, l’activité fonctionne au ralenti : « Nous fonctionnons seulement trois jours par semaine, et avons recours au chômage partiel », déclare Christophe Jammas, le directeur.
Les salariés continuent de travailler et livrer les hôpitaux : « Grâce à eux, les malades peuvent être alimentés. Nous faisons partie des travailleurs de l’ombre ». Il précise que tout est fait pour assurer la sécurité des ouvriers et des consommateurs : « Nous avons renforcé encore nos opérations de nettoyage. Nos employés sont équipés de masques, de gants et respectent les distances ».
En revanche, le travail auprès des collectivités, des cantines scolaires et des restaurants, est au point mort. En deux semaines, l’entreprise a constaté un déficit de recettes de 42 % par rapport à mars 2019, soit 135 000 € de manque à gagner.
Les premiers jours de la crise ont été particulièrement difficiles : « L’activité était déjà ralentie depuis début mars. Suite à l’annonce du confinement, une partie importante de nos commandes a été annulée. De notre côté, nous avions déjà produit et toute la marchandise était prête à être livrée. Nous avons dû tout jeter car les dates limites de consommation sont serrées sur les produits avec lesquels nous travaillons. C’est extrêmement pénalisant pour l’entreprise », déplore le dirigeant.
Crudimo, fondée en 1988 par le père de Christophe Jammas, emploie 35 personnes. Elle est spécialisée dans la transformation de légumes crus prêts à l’emploi et affiche un chiffre d’affaires annuel de 3,7 millions d’euros. L’entreprise n’est pas en danger imminent, grâce à une stratégie d’investissement financée par prêts bancaires qui lui permet de préserver sa trésorerie. Cependant si la situation perdure, cela « deviendrait dramatique. Au Royaume-Uni, on parle de six mois de confinement. Pour le moment, nous pouvons tenir, en partie grâce au report de prêts. Pour nous, le mois d’avril est fichu. Quant au mois de mai… ». A terme, « des petites structures de restauration et des franchises, qui font partie de nos cibles de clientèle habituelle pourraient ne pas survivre à la crise ».
Source : lejournaldesentreprises.com