Pendant longtemps, l’entreprise Rouge Gorge du Poitou a été le leader français du melon. Aujourd’hui, elle vient de vendre sa marque « Le Rouge Gorge » à Force Sud, un groupement de producteurs héraultais. Elle va ainsi se recentrer sur les pommes.
Lancé par la famille Couteleau avec un positionnement haut de gamme, le melon Rouge Gorge est cultivé autour de Taizé (Deux-Sèvres), ainsi qu'en Espagne et près de Béziers (Hérault). Sa production représente 30 000 tonnes de melons, soit plus de 10 % de la consommation française.
Néanmoins, avec la guerre des prix dans la grande distribution, la production a plongé en 2019 à 18 000 tonnes, après des années de réussite. Après Terradelis en 2017, Fondor en 2018, c'est donc au tour de Rouge Gorge d'arrêter le melon.
En début d’année, Christophe Couteleau a décidé de recentrer les activités de l’entreprise sur la production de pomme : « Les pommes sont mieux protégées grâce à des marques de référence », déclarait-il en citant la Pink Lady, dont le prix au kilo est plus élevé. Une décision qui a engendré un plan social sur 36 des 72 postes, sans compter les 1 500 cueilleurs saisonniers.
Si Rouge Gorge se cherche un nouveau nom, sa marque appartient désormais à Force Sud, qui rassemble 6 familles de producteurs pour un chiffre d'affaires de 31,5 millions d’euros. Jérôme Jausseran, président de cette dernière entreprise souhaite s'implanter ainsi « dans l'ouest de la France et en région parisienne grâce à une marque à forte notoriété ». En 2019, Force Sud a produit 21 000 tonnes de melons sous les marques Melon de Cavaillon, Label rouge, Perle des champs, Goût du sud. Grâce à Rouge Gorge, l’entreprise espère ajouter 2 000 tonnes dès 2020.
Cependant avec la crise sanitaire actuelle, les prévisions vont devoir être révisées. « Comme pour la fraise ou l'asperge, mars a été catastrophique pour les produits frais en raison de la fermeture des cantines, des restaurants d'entreprise et des marchés. Et chez eux, les Français confinés se sont reportés sur des produits de base. Nous avons dû donner des melons cueillis au Maroc. Avril se présente mieux. Les produits frais « plaisir » reviennent en grâce », explique Jérôme Jausseran. « La sécurité sanitaire va nous obliger à ralentir les cadences au conditionnement », conclut-il.
Source : lesechos.fr
