Chaque année en Europe, de l’Italie à l’Autriche en passant par l’Allemagne et la France, des centaines de milliers de travailleurs provenant en grande majorité d’Europe de l’Est, travaillent dans les exploitations pour la récolte des produits agricoles. Mais cette année, avec la fermeture des frontières, les producteurs ont dû s’en remettre à des citoyens volontaires payés plus que les ouvriers habituels. Avec le déconfinement, les producteurs ont peur de se retrouver à court de main-d’œuvre.
Janusz Wojciechowski, Commissaire européen à l’agriculture, a lancé un appel à faciliter la circulation des travailleurs détachés en ces temps de crise, afin de permettre aux producteurs d’assurer leurs récoltes et la sécurité alimentaire de l’UE. Cet appel a été entendu et, aujourd’hui, les ouvriers arrivent par bus et vols charters pour récolter les asperges en Allemagne ou les tomates italiennes.
Ce « pont aérien », décidé par Bucarest sous pression du patronat et du gouvernement allemand, inquiète de nombreux politiques quant au risque d’une dégradation de la situation sanitaire. « Nous nous inquiétons du sort de ces travailleurs. Nul ne peut croire que les mesures barrières seront correctement respectées, dans un secteur fonctionnant sur la base d’outils échangés, de transports collectifs et de logement dans des dortoirs », précise une tribune collective, publiée dans le journal Marianne.
Les signataires composés de plusieurs députés européens, ainsi que Jean-Luc Mélenchon, dénoncent notamment la fraude « massive » autour du travail mobile (travailleurs détachés ou saisonniers), exploitant des centaines de milliers de travailleurs à travers l’Europe.
Vous pouvez lire la tribune en cliquant ici.
Source : marianne.net