Dès la semaine prochaine et ce jusqu’à la fin du mois de septembre, JP Scardigli et Fils commencera à ramasser ses aubergines cultivées sous serres en pleine terre. « Pour l’instant, tout se passe bien. Les récoltes s’annoncent belles, tant en termes de qualité qu’en volume. Après, la réussite de la saison dépendra de l’intensité de la demande », explique JP Scardigli, gérant de l’entreprise.
Aux côtés des aubergines, les melons sont également en passe d’être récoltés : « Nous avons 3,5 hectares d’aubergines et 3 hectares de melons Charentais. Comme tous les nouveaux produits, la demande est souvent au rendez-vous lors de la première semaine de mise en marché. Mais il faut attendre la deuxième pour savoir si la consommation va perdurer. De plus, nous nous sommes davantage rendus compte avec le confinement du rôle que joue l’import dans la réussite d’une saison. Plus il y a de produits d’importation et plus il y a de concurrence pour les produits français, naturellement. Avec les mesures prises par le gouvernement de mettre l’accent sur les produits français ces derniers mois, les volumes d’importation pour certaines références ont été moindres, ce qui a en l’occurrence été bénéfique pour notre campagne de courgettes au printemps », explique JP.
« Nous n’avons pas eu de problème de main-d’œuvre, puisque tout notre personnel saisonnier est arrivé en janvier »
Si beaucoup de maraîchers ont déploré la difficulté de trouver de la main-d’œuvre en ces temps de crise sanitaire, JP n’a pas été concerné par cette problématique : « Tout mon personnel est arrivé comme d’habitude début janvier avant la récolte des asperges et reste pour neuf mois. Nous avons 6 permanents et 14 saisonniers, dont certains sont des habitués depuis 30 ans. Je pars du principe que pour avoir les meilleurs employés, il faut être un bon patron, surtout humainement parlant ».
Bien que certains acteurs de la filière Fruits et Légumes s’en soient mieux sortis que d’autres pendant cette période de confinement, les restaurateurs sont selon JP les grands perdants de la filière : « Aujourd’hui la restauration représente 25 à 30 % sur le marché des fruits et légumes. N’ayant pas la possibilité d’ouvrir le 11 mai, la situation risque d’être très compliquée pour eux. Contrairement à d’autres pays, notre gouvernement a fait le choix d’ouvrir les grandes surfaces et de fermer les petites. Bien sûr, ces décisions difficiles à prendre ont dû être prises dans l’urgence, dans un contexte inédit face à une maladie que l’on ne connait pas. Mais il y a beaucoup d’injustice pour les petits commerçants. Le Covid-19 risque au final de tuer plus de PME que d’habitants ».
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JP Scardigli et Fils
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