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Frédéric Champion, Pomleg :

« Il faut tirer notre chapeau à ces commerçants qui, pendant la crise, ont travaillé d’arrache-pied pour nourrir les habitants »

Doucement, la France sort de la crise du Coronavirus qui a plongé le monde tout entier dans une situation totalement inédite. Alors que les activités économiques reprennent peu à peu, Frédéric Champion, de la société Pomleg implantée sur le MIN de Rungis, tient à rendre hommage aux femmes et aux hommes qui se sont démenés au péril de leur vie pendant plusieurs semaines pour nourrir les parisiens : « Il faut savoir que l’Ile de France a une capacité autarcique très réduite. Si le MIN de Rungis cesse ses activités, le département a trois jours d’autonomie alimentaire. Voilà pourquoi, nous ne pouvions pas fermer quelle que soit l’urgence sanitaire ».
 
Frédéric revient sur les évènements marquants du confinement, qui ont poussé les professionnels de la filière à s’adapter avec une rapidité étonnante pour continuer de répondre aux besoins primaires des franciliens : « Cela s’est passé en deux temps. Tout d’abord, la première déclaration du Président de la République jeudi 12 mars, annonçant la fermeture des écoles lundi. Face à cela, nous avons de suite présagé une reprise de la consommation des ménages chez eux, puisque pour garder les enfants, les adultes resteraient à la maison. Nous avons donc commencé à nous organiser dans cette optique-là ».


Léo, Isa et leur fils
 
« Une petite supérette ne pouvait pas servir les 4 000 habitants d’une commune »
« Dès vendredi soir, nous avons constaté chez nos clients un début de frénésie d’achat de la part des consommateurs. Personnellement, je savais que les restaurants allaient fermer, mais je ne pensais pas que les marchés de plein vent le seraient aussi. Car il y en a beaucoup à Paris. C’est juste après l’annonce de la fermeture des marchés ouverts que nous avons vécu à Rungis une véritable razzia qui trahissait la peur du consommateur de manquer de nourriture, ne sachant pas de quoi sera fait le lendemain. Je pense que les gens ont mal compris ce qu’il s’est passé, pensant que tous les magasins fermeraient ».
 
« Or, il faut bien comprendre une chose. Les grandes surfaces à Paris et en banlieue ne sont pas aussi présentes qu’en Province. Beaucoup de consommateurs s’approvisionnent sur les marchés, et dans les petites supérettes de quartiers. Avec la fermeture des marchés, il faut donc s’imaginer dans une commune de 4 000 habitants, le flux que l’on peut avoir dans la petite supérette du village, avec toutes les difficultés d’approvisionnement que cela implique ».


Nader
 
« Les commerçants ont fait preuve d’une grande résilience et d’une adaptabilité remarquable »
« Face à cette problématique, les maires des communes se sont rapprochés des commerçants ambulants en leur demandant si c’était possible de faire de la vente à domicile car sinon, on courrait à la catastrophe. C’est là que nos clients, faisant habituellement le marché et ayant vu leur activité cesser du jour au lendemain, ont été attentifs et ont fait preuve d’une grande résilience et d’une adaptabilité admirable. Ayant la possibilité de rester en lien avec une partie de leur clientèle, ils ont commencé à faire de la vente à domicile de produits frais, ce qui impliqua une réorganisation totale. Le bouche-à-oreille a fait le reste ».
 
« A partir de là, les maires des communes ont communiqué directement les contacts des commerçants prêts à réceptionner les commandes via les sites web des mairies. Nos clients ont donc continué à venir s’approvisionner sur le MIN et c’est là qu’il faut leur tirer notre chapeau. Réceptionner la veille les commandes des consommateurs, arriver très tôt le matin sur Rungis, à 3h, pour effectuer leurs achats, faire ensuite des dizaines de kilomètres dans la journée afin d’effectuer les livraisons à domicile, pour enfin terminer leur journée à 22h. Et tout cela au départ, sans protection aucune (gants, masques, gel). A ce moment, on était dans le flou artistique total, et les commerçants ont agi avec une totale abnégation du danger ».


Xavier
 
« Nous étions en temps de guerre et nous avons fait partie de ceux qui étaient au front »
« Il faut vraiment rendre justice à cette période-là et à ces gens qui comptent parmi les véritables héros du confinement. Car comme notre Président l’avait annoncé, nous étions en temps de guerre, et nous avons fait partie de ceux qui étaient au front. Il y a des gens qui ont vraiment tout donné pour aller au bout du bout. Et il faut bien considérer que cette période a duré 2,5 mois. J’ai une cliente, Marie, qui est commerçante et qui travaille seule avec son frère. Parfois, elle a même été obligée de débaucher son mari qui travaille sur le MIN pour l’aider à faire les livraisons. Elle m’a confié ne pas pouvoir tenir encore longtemps si la situation continuait comme cela. Il faut s’imaginer qu’en plus de ces journées éprouvantes où elle ne dormait que 2 à 3 heures par nuit, du stress lié au contexte, des commandes, des prix et de la qualité des produits à gérer, il y avait également les enfants à s’occuper et le quotidien rendu plus difficile pendant cette période. Cela a été une gymnastique terrible pour beaucoup et il ne faut pas négliger l’impact psychologique qu’une telle période a pu avoir. Nous avons vécu dans un stress permanent pendant 2,5 mois ».


Marie
 
Pour Marie, bien que la période eût été irréaliste et anxiogène, elle fut également incroyablement humaine : « Dès que le confinement fut annoncé, deux options se sont présentées à nous : celle de remplir le devoir de nourrir la population, ou bien de se positionner en tant que spectateur et d’attendre que la situation s’améliore. Nos chers grossistes de Rungis ont été présents, attentifs, réactifs et bienveillants. L’entraide entre commerçants et fournisseurs a été réelle et sereine. La confiance a été un élément indispensable pour survivre à cette crise. Nous avons tous dû nous adapter à des conditions de travail difficiles en créant des règles de sécurité sanitaire comme on le pouvait. Un moment que nous espérons derrière nous, mais qui a renforcé les partenariats professionnels pour le confort de nos clients. Je tiens vraiment à remercier nos fournisseurs sur Rungis pour leur présence et leur professionnalisme à toute épreuve ».
 
« On a fait beaucoup de bruit autour des soignants, et je trouve cela formidable. Mais il ne faut pas oublier ceux qui se sont aussi mobilisés pendant cette période difficile. Les gens du corps médical ont sauvé des vies et nous, nous avons permis aux gens de continuer à vivre », conclut Frédéric.
 
Pour plus d’informations : 
Frédéric Champion 
Pomleg 
6 Rue de Montpellier 
94550 Rungis Complexe, France 
Cell. : +33 6 69 55 58 35 
contact.pomleg@gmail.com