Le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc a condamné un exploitant de serres de tomates industrielles à une amende de 50 000 euros, dont 25 000 euros avec sursis, pour avoir pollué un cours d’eau.
L’affaire s’est déroulée en 2017 à Plougrescant, dans les Côtes-d’Armor. Un cours d’eau se jetant dans la mer était devenu rouge. Après analyses, des concentrations en nitrates douze fois supérieures à la norme pour l’eau potable, et des concentrations en pesticides jusqu’à 24 fois supérieures à la réglementation, ont été découvertes.
L’enquête menée, suite à la plainte déposée par l’association Eaux et Rivières de Bretagne, a conclu que l'origine de cette pollution provenait des serres de tomates. L’exploitant avait alors reconnu avoir vidangé la solution nutritive de ses serres le jour de la pollution. Il s’est par la suite rétracté, affirmant utiliser des produits alternatifs aux pesticides.
L’association à l’origine de la plainte s’est montrée satisfaite du verdict : « Eau & Rivières de Bretagne tient à saluer la réponse judiciaire qui pose la question de l’impact de l’activité maraîchère hors sol », a réagi l’association. La pratique est courante chez les serristes. Une solution nutritive est utilisée en circuit fermé. Quand elle n’est plus efficace, elle est souvent rejetée dans le réseau d’eau pluviale et donc dans la nature. Les conséquences environnementales peuvent être extrêmement dommageables. Malheureusement cette pratique semble très partagée dans la profession : la semaine dernière une nouvelle pollution de même nature a été constatée sur le même ruisseau ! »
Source : reporterre.net