La crise du COVID-19 a touché de manière significative toutes les entreprises faisant affaires avec le canal HoReCa. Dans le cas des oignons, les plus gros calibres (destinés à l'industrie de transformation pour alimenter cette filière) ont été laissés dans les chambres, ou dans les champs car il n'y avait nulle part où les vendre, ce qui a fait baisser les prix. Les restaurants, les hôtels et les services de restauration ont été complètement fermés. Aujourd'hui, le secteur rouvre petit à petit.
« La demande d'oignons pour la consommation étrangère a été très faible au cours des derniers mois. La chaîne HoReCa a été presque entièrement fermée. Maintenant, nous retournons lentement à la normale et il y a de la place pour garantir des prix équitables, la qualité et le service au client. Il existe davantage de possibilités de transport, mais il faut de l'expérience pour pouvoir offrir un bon service », explique Ignacio Trujillo, directeur de The Shelf Agency, une entreprise spécialisée dans la commercialisation des oignons et des légumes à feuilles asiatiques sur le marché britannique.
« Pour pouvoir travailler dans le secteur HoReCa, il faut bien le connaître, car il est plus volatile que le commerce de détail. C'est un marché plus direct et plus vivant, un travail « au jour le jour » », explique l'exportateur.
« Nous fournissons des oignons espagnols aux grands marchés de gros britanniques et aux chaînes de supermarchés asiatiques dans ce pays. Nous travaillons actuellement sur la nouvelle récolte, qui a été affectée par les intempéries dans les premières zones de production. La perte de gros calibres a été plus importante et les producteurs doivent faire plus d'efforts pour le tri dans les usines de conditionnement », explique le responsable de la commercialisation.
Sur le marché britannique, les oignons espagnols sont en concurrence avec les productions néerlandaises, sud-africaines, indiennes et ukrainiennes. « L'Ukraine est devenue un important exportateur d'oignons, bien qu'elle soit maintenant confrontée à des problèmes dus à la fermeture des frontières. Cependant, les oignons espagnols jouent avec l'avantage de leur gros calibre et de leur saveur plus douce, par rapport à ceux d'autres origines », explique M. Trujillo, qui vient de présenter sa nouvelle marque Iggy Onions, destinée aux gros oignons conditionnés en sacs de 20 kilos. Bien que le Royaume-Uni soit actuellement son seul marché, le négociant cherche à se diversifier sur les marchés africains tels que la Libye et le Gabon par l'intermédiaire d'exportateurs néerlandais.
En ce qui concerne les légumes asiatiques, le chou chinois ou pak choi est son produit phare. Le négociant travaille avec des producteurs espagnols pendant la saison d'automne et d'hiver et avec des producteurs néerlandais et anglais le reste de l'année.
« Cette année a été très difficile pour la campagne espagnole des légumes à feuilles. Murcie, le sud d'Alicante et le nord d'Almería sont les principales régions productrices de ces légumes et ont constamment subi l'impact des tempêtes avec des pluies abondantes. Il a donc été très difficile d'assurer un approvisionnement stable cette année et les prix ont grimpé en flèche. Puis est arrivé le COVID-19 et tout est devenu encore plus difficile en raison des pics de la demande. Certaines entreprises du secteur ont même fait faillite cette année. Notre campagne en faveur des légumes à feuilles aux Pays-Bas et au Royaume-Uni bat maintenant son plein et nous en sommes ravis. Les Néerlandais et les Britanniques ont eu plus de temps pour s'adapter à cette nouvelle situation. Les prix sont à des niveaux acceptables ».
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Ignacio Trujillo
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