Depuis le confinement, les coursiers indépendants affiliés à Uber Eats, Deliveroo ou Glovo arpentent les rues des grandes agglomérations afin de livrer les produits d’épicerie commandés par les utilisateurs. En effet, plusieurs acteurs de la distribution ont forgé des alliances avec ces services de livraison habituellement destinés à la restauration.
« Notre ambition est de proposer au plus grand nombre une livraison de repas et de produits du quotidien tout en apportant plus de revenus aux commerçants », indique Bastien Pahus, directeur général d’Uber Eats France. « La pandémie n’a fait que renforcer ces projets. Nous disposons d’une technologie développée pour la logistique urbaine. Après le transport de personnes, nous ciblons celui de marchandises. » Même son de cloche chez Deliveroo, « l’offre épicerie est un pilier important pour nous dans la mesure où elle s’inscrit dans notre stratégie de diversification pour étoffer l’offre de repas proposée à nos clients », précise Kevin Mauffrey, directeur commercial pour la France.
« Le partenariat avec Deliveroo nous donne accès à un service national sans avoir à investir dans notre infrastructure ou des achats de trafic. Avec 102 magasins, nous n’avons pas la taille critique pour le faire en direct, d’autant que les clients limitent les téléchargements d’applications sur leur smartphone », indique Olivier Rego, directeur de Monop’. E.Leclerc et Casino ont signé un partenariat avec Deliveroo ; Carrefour avec Uber Eats pour les livraisons hors Ile-de-France, et avec l’espagnol Glovo pour livrer Paris et ses alentours en trente minutes.
Cette tendance s’accélère partout sur la planète : « Avec le confinement et la crise sanitaire, les volumes de commandes de Glovo ont été multipliés par deux en France. En Italie, on est sur du x8 et du x4 en Argentine », détaille Amélie Oudéa-Castéra, directrice exécutive transformation digitale, e-commerce et data de Carrefour. « L’appli Uber Eats, c'est 9 millions de téléchargements. Nous touchons par ce canal un nouveau bassin d’audience, plus jeune, qui démontre une forte appétence pour les offres de prêt-à-manger. »
Pour combler les consommateurs, les enseignes développent leurs offres, comme Carrefour et ses 1 500 références accessibles via Glovo et 250 chez Uber Eats. « Nous travaillons avec Uber Eats sur les indicateurs de vente et suivons la satisfaction client pour définir le bon assortiment », ajoute Amélie Oudéa-Castéra.
En revanche, le partage des coûts de livraison et les prix plus chers qu’en magasin pourraient mettre à mal ce système, une fois que le cours normal aura repris. Il faudra donc attendre encore quelques mois avant de pouvoir obtenir des conclusions probantes sur ce modèle.
Source : lsa-conso.fr