La production d’abricots faiblit d’année en année dans la Drôme à cause des intempéries. Selon la filière, les professionnels accusent 50 % de pertes en moyenne, et jusqu’à 80 % dans les Baronnies, au Sud du département.
Les producteurs ont encore souffert de la grêle et de la neige, mais aussi du gel des 25 mars et 1er avril. « On a très vite vu que ce serait catastrophique », indique Bruno Darnaud, arboriculteur à La Roche-de-Glun et président de l'AOP Pêches et Abricots de France.
Dans les Baronnies, Franck Bec enregistre pour la deuxième année 100 % de pertes sur son exploitation, en l'espace de 4 ans. « Je n'ai jamais vu ça », s’exclame-t-il. « Il va sûrement falloir revoir la taille de nos vergers. Dans les Baronnies, la taille moyenne est de 10 hectares. Peut-être faudrait-il passer à 8 hectares et mettre en place des mesures de protection contre le gel et la grêle ».
Les mesures afin de prévenir de tels résultats sont particulièrement onéreuses : « un filet anti-grêle par exemple, c'est 20 000 euros par hectare », précise Bruno Darnaut. Dans un tel contexte, il est difficile d’investir : « Ce n'est pas de la survie mais on est juste dans le maintien de nos exploitations ».
Cette année, l’État a donné une enveloppe de près de 8 millions pour les dossiers de calamités agricoles. Pour l'instant, environ 2 millions d'euros ont déjà été dépensés. La préfecture de la Drôme a prolongé au 23 août le dépôt des dossiers d'indemnisation pour l'épisode de neige de novembre 2019.
La région verse, quant à elle, 200 000 euros aux producteurs ayant souffert du gel trois années d'affilée, elle compense à peine 30 % des pertes. « Ça représente 3 000 à 5 000 euros par exploitation, indique Franck Bec. Ça permet de payer des salaires ou des charges mais c'est tout ».
Source : francebleu.fr