Samedi dernier à Saint-Denis de La Réunion, l'association Attac Réunion était mobilisée devant la chambre d’agriculture afin de réclamer davantage de produits locaux. « Le constat est accablant : 90 % d’importations dans le domaine alimentaire. L’autonomie alimentaire est aujourd’hui un enjeu essentiel pour notre développement, voire notre survie », indique l’association. Elle dénonce ainsi les spécificités prévues pour les départements d’outre-mer concernant la loi Egalim.
Votée en 2018, cette loi a pour objectif de rendre accessible à tous les consommateurs une alimentation saine et durable. Ainsi, dans les restaurants scolaires, au moins 50 % de produits de qualité et durables, dont au moins 20 % de produits biologiques, devront être servis à partir du 1er janvier 2022. Toutefois, « selon l’article 98 de la loi Egalim, spécifique aux DOM, le préfet de La Réunion a été autorisé à demander d’abaisser les seuils à 5 % de bio au lieu des 20 % préconisés au 1er janvier 2022 et à porter ce taux à 10 % de bio en janvier 2030 ».
L’association souhaiterait comprendre si cette spécificité est due à un problème d'offre des producteurs bio locaux : « Début 2019, on dénombrait 306 exploitations bio ou en conversion représentant 2,5 % de la surface agricole utilisable (contre 7,5 % au niveau national). Nous estimons que c'est le résultat d'un manque d’ambition des politiques agricoles des années antérieures ».
Attac estime que la SAFER (Société d'aménagement foncier et d'établissement rural) devrait proposer des terres en friche aux jeunes agriculteurs. Ainsi, « 6 000 hectares seraient disponibles tout de suite dans les hauts de l’île ». Elle propose aussi le soutien des collectivités publiques dans le financement du label AB, qui est actuellement à la charge de l’exploitant.
Le Comité régional de l'Alimentation (CRALIM), fondé en février 2020, ne s’est pas encore réuni pour mettre en place le programme national pour l'alimentation sur le département.
Source : francetvinfo.fr