La crise sanitaire liée au coronavirus a affecté l’économie planétaire. Même si l’agriculture s’est révélée essentielle durant le confinement, le secteur n’a pas été épargné pour autant.
Les horticulteurs et pépiniéristes ont en effet vu leur activité stoppée au printemps, période où se concentre l’essentiel des ventes. De même pour l’agrotourisme qui a perdu sa clientèle.
Si l’appel des agriculteurs pour trouver de la main-d’œuvre a été largement entendu dans l’Hexagone, la Normandie peu concernée par le recours à la main-d’œuvre saisonnière, n’a pas eu à relever ce défi. Toutefois, le taux d’absence a augmenté durant plusieurs semaines.
Les circuits de vente ont dû se réorganiser. Avec la perte de la restauration hors domicile, les produits ont perdu de nombreux débouchés. Les secteurs des fruits et légumes, de la pêche et plus généralement, les produits frais différenciés (fromage sous Appellations d’Origine notamment) ont été particulièrement touchés par le confinement. Les ventes se sont reportées sur les petites et moyennes surfaces ainsi que sur la vente à emporter via les « drives ». Par ailleurs, les difficultés rencontrées au niveau des transports et des emballages des produits de grande consommation sont venues s’ajouter au sentiment de pénurie.
Plusieurs secteurs agroalimentaires ont connu un pic à l’annonce des mesures de confinement, comme les viandes (fraîches et congelées), la farine et les féculents, ainsi que les produits laitiers « basiques ». Les aliments frais ont été délaissés au profit des produits longue conservation. La filière cidricole a quant à elle vu ses ventes presque stoppées durant le confinement.
Pour les principaux marchés agricoles normands, on peut estimer la perte globale à 22 millions d’euros environ sur les 3 mois du 15 mars au 15 juin.
L’été aura permis à certains secteurs agricoles de se rattraper, comme l’agrotourisme, l’horticulture et le secteur cidricole en raison notamment d'une bonne activité touristique durant cette période. Néanmoins, avec le Brexit, les incertitudes restent grandes, tant sur la demande intérieure qu’à l’export.
Source : agriculteur-normand.com