Alors qu’elle aurait dû se finir fin octobre, la campagne des mangues espagnoles a pris fin avec quasiment un mois d’avance : « Cette année, nous avons eu deux origines successives qui ont fait face à des problèmes climatiques, impactant fortement les volumes de récolte et l’étendue de la saison. L'Israël comme l’Espagne, ont été caractérisés par de très petites saisons par rapport à l’année précédente. Avec une chute de fleurs importante liée à un été trop chaud, l’origine Israël est arrivée pour cette campagne avec 40 % de volumes en moins, alors que l’Espagne a vu sa production diminuer de 60 % par rapport à 2019 », explique François Bellivier, directeur du développement de la société Capexo.
« Les mangues Kent origine Brésil n’arriveront pas avant début novembre »
La fin précoce de la saison ibérique a inévitablement une influence sur l’enchaînement des origines : « Bien que le Brésil ait annoncé un volume supérieur de 20 % en mangues par rapport à l’année passée, les premiers bateaux ne devraient pas arriver avant début novembre. Ce qui veut dire que jusque-là, nous allons avoir 3 semaines très difficiles avec une offre très faible face à une consommation qui se maintient malgré des prix élevés et une qualité non optimale ».
Par ailleurs, ce manque sur le marché risque d’influer la qualité des première mangues Kent du Brésil qui seront envoyées en France : « Lorsque l’offre est déficitaire et que les prix sont élevés, certains producteurs sont tentés de couper et d’envoyer les fruits plus tôt pour bénéficier de ces conditions de marché favorables. Mais l’inconvénient c’est que le marché baisse en qualité. Nous espérons que cette année, ce ne sera pas le cas ».
« La variété Kent est un gage de qualité pour le consommateur »
Face à ce marché déficitaire, certaines enseignes chercheraient même à palier le manque de mangues Kent par d’autres variétés, moins sollicitées par le consommateur : « Cela fait quelques années que le consommateur exprime clairement sa préférence pour la variété Kent, qui se prête bien au mûrissage et qui n’est pas filandreuse. C’est pourquoi cette variété prend de plus en plus de parts de marchés et que la plantation de vergers Kent dans le monde est clairement à la hausse. Malgré cela, face au manque d’offre sur le marché, les enseignes sont aujourd’hui prêtes à acheter d’autres variétés en attendant les premières Kent brésiliennes ».
« La diminution des vols en décembre à cause du Covid-19 va impacter la campagne des mangues »
La crise sanitaire risque également de perturber le marché en décembre avec la diminution de la fréquence des vols : « Lors des fêtes de fin d’année, une grosse campagne de produits exotiques et de contre-saison affrétés par avion en Europe a lieu. Chez Capexo, nous avons choisi, pour une question d’éthique, de n’utiliser que des vols passagers et non des avions transportant uniquement de la marchandise. Or, avec la fermeture des frontières liée au Covid-19, les vols touristiques vont être réduits et donc, les places pour charger la marchandise aussi. Cela va inévitablement avoir une incidence sur les prix que l’on ne peut aujourd’hui pas précisément évaluer. Ce qui est très problématique puisque les grandes enseignes vont avoir besoin de connaître les prix des produits pour pouvoir organiser les promotions du mois de décembre. Les prix à cette période sont toujours volatiles certes, mais cette année cette tendance risque d’être encore plus prononcée ».
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François Bellivier
Capexo
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