La campagne de fruits rouges est actuellement en cours dans la province espagnole de Huelva, avec la récolte et la commercialisation des framboises, dont la production est plus faible cette année ; sans oublier des variétés de fraises plus précoces, pour lesquelles la superficie est restée stable par rapport à l'année dernière. Concernant les myrtilles, les volumes devraient augmenter de manière significative suite à une baisse de production l'an dernier.
Francisco Sánchez, directeur d'Onubafruit, évoque la saison.
« Au cours de la deuxième quinzaine de novembre, les prix ont subi une plus grande pression car le marché a connu un pic de production coïncidant avec la présence de framboises d'autres origines. Les prix ont souffert et certains producteurs ont été contraints de vendre des fruits à l'industrie de transformation. Après ce revers, qui n'a d'ailleurs pas été aussi grave que celui de l'année dernière, la demande a repris et les prix ont atteint des niveaux élevés, mais raisonnables. Cette année, en raison des difficultés rencontrées par le secteur de la framboise dans la commercialisation, les plantations ont été réduites de 10 à 15 %, ce qui a permis de réguler l'offre et la demande. Je pense que, malgré quelques fluctuations, les conditions du marché de la framboise resteront bonnes jusqu'en avril, lorsque les variétés remontantes arriveront et qu'il y aura une offre dans d'autres pays européens », déclare le directeur de la coopérative, qui prévoit de commercialiser environ 12 000 tonnes de framboises cette saison.
Francisco Sánchez affirme qu'un peu moins de fraises ont été plantées par rapport à l'année précédente. « La production sera similaire à celle de la saison précédente, bien que nous prévoyions une meilleure qualité et moins d'incidents dus à la pénurie de main-d'œuvre, comme ceux causés par l'apparition de la pandémie de coronavirus. Il est remarquable que les prix de l'année dernière aient été parmi les plus élevés jamais enregistrés, alors même que la rentabilité a été remise en question à cause de quelques problèmes de qualité - beaucoup de fruits ont dû être acheminés vers l'industrie de transformation. Nous nous attendons à une saison des fraises plus calme cette fois-ci, mais peut-être avec un prix plus bas ». Onubafruit prévoit de commercialiser quelque 33 000 tonnes de fraises au cours de cette campagne 2020/2021.
En ce qui concerne les myrtilles, l'entreprise produit environ 25 % de la production totale d'Huelva, soit environ 16 000 tonnes par an. « L'année dernière, le froid et les pluies excessives ont entraîné une réduction de la production de myrtilles d'environ 40 % par rapport à la saison précédente, ce qui a été compensé par une hausse des prix. Cette année, s'il n'y a pas d'adversités climatiques, nous allons non seulement récupérer ces volumes, mais les nouvelles plantations deviendront également productives avec des rendements plus élevés. Donc, cette saison, Huelva pourrait facilement récolter environ 50 % de plus que l'année dernière, et les prix devraient ainsi être sous forte pression. Il convient de rappeler que le marché était déjà saturé l'année dernière avant que les conditions météorologiques ne provoquent une baisse de la production. Pour cette campagne, il faudra faire les choses très bien. Heureusement, nous y sommes préparés ».
La superficie consacrée aux myrtilles continue de croître en Espagne, selon le directeur d'Onubafruit, qui pense qu'elles pourraient supplanter le Chili sur le marché européen. « Nous allons concurrencer de plus en plus les myrtilles chiliennes. Nous devrons attendre de voir qui offre les meilleures variétés et qui est le plus compétitif, mais je pense que la proximité de l'Espagne est un avantage. À Huelva, il est également prévu de passer à des variétés plus savoureuses et plus productives dans les années à venir ».
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