Alors que la France produit et consomme beaucoup de pommes ; cette situation pourrait changer en raison du conflit opposant la grande distribution et les industriels de la compote.
La saison des pommes a été catastrophique, notamment à cause d'un hiver doux et d'une sécheresse estivale. La production a faibli considérablement, comme dans le Limousin où elle a chuté de 30 à 45 %, en fonction des exploitations. Il s’agit de la « deuxième la plus faible sur les dix dernières années », déplore Christian Divin, directeur général de l'Association des Entreprises de Produits Alimentaires Élaborés (ADEPALE).
Face à cette baisse, les industriels ont continué à privilégier les producteurs français en payant les pommes plus chères. Ceux-ci ont donc demandé à la grande distribution de répercuter cette augmentation sur le prix des pots de compote. « On parle ici d'une augmentation d'un ou deux centimes par pot », explique celui qui représente les fabricants de compotes comme le groupe Valade en Corrèze. Mais « selon les remontées que j'ai eues des négociations, on demande aux industriels de plutôt se fournir en Pologne pour éviter l'augmentation du prix de la compote ».
« Le ministre de l'agriculture souhaite mettre en avant les produits Français avec la loi Egalim, par exemple. Et aujourd'hui pour quelques centimes sur un pot de compote on devrait se détourner de nos fournisseurs français ? C'est problématique », s’exclame-t-il.
Actuellement, les pommes importées représentent 15 % des stocks des industriels qui se fournissent essentiellement en France. Ce changement impacterait directement les producteurs. Représentant entre 20 et 35 % des récoltes, les pommes destinées à l'industrie sont vendues entre 30 et 40 centimes le kilos cette année (contre 1 euro à 1 euro 30 environ pour le fruit destiné aux étals).
« Quand on a une bonne production, on nous fait baisser les prix et quand cela tourne moins bien on veut nous retirer du marché », déplore Jean-Luc Soury, directeur de la coopérative de producteurs limousins LIMDOR. « Il faut que les consommateurs regardent les étiquettes. Je suis persuadé que ce n'est pas un ou deux centimes qui va détourner les consommateurs de nos compotes aux pommes du Limousin. Regardez les étiquettes, achetez des compotes bleu blanc rouge ! »
Les négociations se poursuivent toujours…
Source : francebleu.fr