Serge Papin, ancien patron de System U, a été chargé par le gouvernement de jouer le médiateur entre la grande distribution, les producteurs et les industriels dans le cadre des négociations commerciales annuelles qui déterminent les prix des produits vendus en supermarché.
« À vouloir le prix à tout prix, on va en payer le prix parce qu'on détruit la qualité », a-t-il déclaré au micro d’Europe 1.
Avec pour date limite le 1er mars, les négociations sont loin d’être conclues. Les tensions sont encore palpables entre les agriculteurs et la grande distribution, comme en témoignent les nombreuses manifestations des derniers jours.
L’ancien dirigeant de Système U appelle les supermarchés à faire un effort auprès des agriculteurs en acceptant « quelques centimes de plus ». Il indique aussi que les consommateurs ont un rôle à jouer. « Les auditeurs doivent comprendre qu’il faut qu’on aille vers du mieux. Évidemment, je suis conscient qu'on ne peut pas, par les temps qui courent, augmenter les prix d'une manière inconsidérée. Mais je vais prendre un exemple concret : pour que la filière bovine puisse bénéficier d'un prix payé par les acheteurs de 4,50 euros la viande en carcasse au lieu de 3,50 euros, l'augmentation au niveau du consommateur, c'est 4 centimes d'euro pour une portion de steak de 150 grammes ».
Il a aussi incité les consommateurs à acheter moins de produits transformés et privilégier des « produits bruts ou de première transformation. On peut avoir aussi des économies de ce côté-là, mais il faut faire un peu de cuisine. Donc il y a aussi une pédagogie à faire vis-à-vis de nos concitoyens pour leur dire de revenir à des valeurs autour des achats ».
Source : europe1.fr