Si l’automatisation est déjà bien implantée dans l’agriculture québécoise pour les étapes de la mise en boîte ou de la palettisation, elle l’est beaucoup moins pour la récolte. C’est ce qu’a constaté Jonathan Lussier, directeur de l’innovation chez Kinova, au cours d’une conférence virtuelle dans le cadre de la Journée de l’industrie de l’agriculture automatisée de l’Usine bleue.
L’entreprise Kinova fabrique des bras robotisés, notamment pour la médecine, mais elle explore depuis quelques années les possibilités d’innovation au sein des serres agricoles. Elle souhaiterait en effet produire des mécanismes pour certaines actions de la récolte. « Ce sont des tâches très complexes », précis M. Lussier. « Cela varie d’un fruit ou légume à un autre. Le poivron, par exemple, peut sembler mûr et prêt à cueillir, mais sur son autre face, il ne l’est pas encore à cause des feuilles qui obstruent la lumière. »
Par ailleurs, « à cause du volume à traiter, les serres de plus grande superficie pourront se permettre d’utiliser un robot qui n’accomplit qu’une seule tâche, mais pour les plus petites, il faudra développer une plateforme multifonctions qui pourra à la fois faire le défeuillage et la cueillette par exemple ».
Avec le rythme actuel des progrès enregistrés par l’intelligence artificielle, Jonathan Lussier estime que des solutions se présenteront pour la récolte d’ici deux à trois ans : « Je pense qu’on pourra améliorer la vitesse et la performance des robots dans un horizon à court terme, mais il faudra peut-être un couple d’années supplémentaires pour avoir un retour sur l’investissement qui va être intéressant pour les serres qui voudront s’équiper ».
L’automatisation pourrait apporter des gains de productivité de l’ordre de 10 %, soit un gain au niveau des recettes estimé à 110 M$ pour la culture des concombres, 180 M$ pour celle des poivrons et 280 M$ pour les tomates de serre.
Source : laterre.ca