L'Accord sur le Commerce, le Développement et la Coopération (CDCA) entre l'UE et l'Afrique du Sud sera réexaminé en octobre 2021 afin d'étudier d'éventuelles modifications. Une date très attendue par le secteur des agrumes communautaires.
L'ACDC établit un régime préférentiel entre l'UE et l'Afrique du Sud, avec la mise en place progressive d'une zone de libre-échange (ZLE). Il convient de noter que l'UE est le principal partenaire de l'Afrique du Sud, tant dans le domaine du commerce que des investissements. L'accord prévoit également la libéralisation, dans un délai de 10 ans, de 95 % des importations de l'UE en provenance d'Afrique du Sud et, dans un délai de 12 ans, de 86 % des importations de l'Afrique du Sud en provenance de l'UE.
Toutefois, l'accord permet aux deux parties d'adopter des mesures de sauvegarde lorsque l'importation d'un produit peut causer un préjudice grave au niveau national, ainsi que des dispositions visant à prévenir les abus des entreprises qui occupent une position dominante sur le marché, garantissant ainsi la libre concurrence entre les entreprises de l'UE et de l'Afrique du Sud.
Selon le rapport « Incertitude et espoir pour les agrumes communautaires dans la révision de l'accord UE-Afrique du Sud » rédigé par l'ingénieur technique agricole M.ª Jose Maluenda Garcia, qui analyse les données sur le commerce réalisé entre les deux blocs depuis la signature de l'accord, les importations de fruits sud-africains vers l'UE ont représenté 64,6 % de la valeur de l'ensemble des importations du secteur agroalimentaire en 2020 ; un pourcentage très élevé qui est très concurrentiel avec la production communautaire et principalement pour l'Espagne, premier producteur et exportateur du secteur des fruits et légumes.
Les principales espèces exportées sont les agrumes, avec une part de 45,7 % dans ce segment, suivis du raisin (28,1 %), des avocats (7,1 %) et des pommes et poires (6,6 %).
En fait, le secteur de l'agrumiculture a connu une forte augmentation au cours des six dernières saisons, principalement grâce à des rendements d'investissement attrayants, à des marges de récolte et à une forte demande mondiale. Ainsi, entre les campagnes 2015/16 et 2020/21, le secteur sud-africain des agrumes a augmenté sa production de 57,4 % et ses exportations de 47 %, selon les données préparées par l'auteur à partir de l'USDA.
Depuis le début de l'accord, le secteur espagnol des agrumes a dénoncé les dommages économiques causés par l'entrée des agrumes d'Afrique du Sud dans l'UE et, avec les représentants du secteur des agrumes d'Italie, de France et du Portugal, ont demandé à leurs ministères de l'Agriculture respectifs de défendre une enquête exhaustive et objective au sein de la Commission Européenne et du Parlement Européen, en vue de la révision de l'accord en octobre, coïncidant avec les cinq ans de son entrée en vigueur.
Vous pouvez lire le rapport complet ici.
Source : agrodigital.com