En marge du Nouveau Sommet Afrique-France à Montpellier, Elisabeth Claverie de Saint Martin, PDG du Cirad et Philippe Mauguin, PDG d’INRAE, ont annoncé le 7 octobre travailler activement à l’élaboration, avec une vingtaine d’institutions africaines de recherche agricole, d’un programme de recherche, formation et innovation commun. Ce programme concentrera ses efforts sur les thématiques de l’agroécologie et de la préservation des ressources naturelles, de la santé, la sécurité alimentaire, du développement territorial et de l’emploi.
Prisca Mugabe, professeure à l'Université du Zimbabwe, Elisabeth Claverie de Saint Martin, Présidente-Directrice générale du Cirad, Astou Camara, directrice du Bureau d'Analyse Macro Economique au sein de l'Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA), Philippe Mauguin, Président-Directeur général d’INRAE / © INRAE, C. Maitre
La plupart des pays africains aspirent à disposer de ressources suffisantes en matière de recherche et d’enseignement supérieur pour faire face aux défis majeurs dans les domaines de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement, tels que la sécurité alimentaire dans un contexte de changement climatique intense.
Partenaires de longue date d’une centaine d’institutions de recherche africaines, le Cirad et INRAE allient leurs forces pour renforcer les échanges scientifiques - de compétences et de connaissances – entre l’Europe et l’Afrique, en vue d’augmenter l’impact des recherches agronomiques menés sur les deux continents.
« Fort de ses réseaux africains et très présent sur le continent avec une centaine de scientifiques expatriés, le Cirad croit beaucoup en l’intelligence collective pour affronter les enjeux planétaires liés à la sécurité alimentaire. C’est donc tout naturellement que nous nous sommes tournés vers INRAE », indique Elisabeth Claverie de Saint Martin, Présidente directrice générale du Cirad.
« Pour faire face aux enjeux de santé et sécurité alimentaire tout en préservant les ressources de la planète, il est essentiel de conjuguer les connaissances de la recherche à l’échelle mondiale. Leader international de la recherche sur les liens entre agriculture, alimentation et environnement, INRAE souhaite renforcer ses échanges de savoir-faire et de compétences avec le Cirad et les organismes de recherche en Afrique. L’alliance de la recherche africaine et française est incontournable pour trouver des solutions durables au défi de la sécurité alimentaire », souligne Philippe Mauguin, PDG d’INRAE.
Une vingtaine d’université et d’instituts de recherche agricoles africains associés
Se fondant sur un état des lieux de leurs collaborations (et co-publications) avec leurs partenaires africains, les PDG d’INRAE et du Cirad ont ainsi initié début 2021 le montage avec une vingtaine d’universités et d’instituts de recherche agricoles africains (voir la liste ci-dessous) d’un futur plan d’action conjoint de recherche en partenariat. Avec ces partenaires venant de l’ensemble du continent africain (francophones, lusophones et anglophones), la démarche engagée vise à co-construire un programme ambitieux de recherche, de formation et d’innovation. Il sera ouvert à d’autres partenaires africains, français et européens, notamment aux universités et aux écoles d’ingénieurs.
Les priorités identifiées par les partenaires concernent trois grandes thématiques : l’agroécologie, les ressources naturelles et le changement climatique ; une seule santé (santé des écosystèmes, santé végétale, santé animale et santé humaine) ; la sécurité alimentaire, les territoires et l’emploi rural.
Le lancement de ce plan d’action et la mise en place des instances de gouvernance sont prévus au premier semestre 2022. Ce plan s’inscrit dans le contexte du renforcement des coopérations entre les pays africains et la France, d’une part, et entre l’Union Africaine et l’Union Européenne, d’autre part. Il s’appuiera sur des initiatives internationales de recherche, comme l’initiative PREZODE sur la prévention des pandémies d’origine zoonotique et l’initiative 4 pour 1000 ‘Les sols pour la sécurité alimentaire et le climat’.
Il prévoit la construction d’un portefeuille de projets de recherche, de formation et d’innovation, projets soutenus par des bailleurs de la recherche ou du développement. Enfin, il s’accompagnera du renforcement des dispositifs de coopération en partenariat, de la création de laboratoires internationaux et d’infrastructures de recherche, et d’un dispositif renforcé d’accueil et de mobilité à destination des doctorants et des chercheurs africains.
Pour Alioune Fall, ancien Directeur général de l’ISRA (Sénégal) et actuel Président du Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA) : « Les institutions africaines ont besoin d’un mécanisme de financement durable et équitable pour pouvoir poursuivre leurs actions, ainsi que d’échanges de compétences. Nous comptons sur ce partenariat pour nous y aider. Nous en espérons aussi une meilleure reconnaissance et inclusion dans la recherche mondiale à travers les réseaux européens, ceux des pays émergents et de l’OCDE, pour un impact décuplé en terme d’efficacité de recherche, de formation et de force d’innovation ».
Listes des premières institutions africaines ayant manifesté leur intérêt pour ce plan d’action :
- Afrique du Sud : Université de Prétoria, Université de Western Cape, - ARC South Africa,
- Bénin : Université Abomey Calavi,
- Burkina Faso : CIRDES, CNRST INERA, CILSS,
- Côte d’Ivoire : Université de Yaoundé, IRAD, Institut F. Houphouet-Boigny,
- Egypte : ARC,
- Kenya : ICIPE,
- Madagascar : Université de Tananarive, FOFIFA,
- Mali : IER,
- Maroc : ENA Meknès,
- Mozambique : Université Eduardo Molane,
- Sénégal : ISRA ; Université Cheikh Anta Diop, CORAF,
- Tunisie : Université Carthage, IRESA,
- Zimbabwe : Université du Zimbabwe
- Organisations régionales : NEPAD, CORAF, CILSS
Pour plus d'informations :
CIRAD
https://www.cirad.fr/